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Qui sommes-nous ?

Création de L'ANPNPA

Les premières associations nationales de Pieds-noirs créées dès l’arrivée en France n’avaient pas tant pour objet de cultiver la nostalgie de l’Algérie française que de défendre les intérêts matériels des Pieds-noirs (conditions d’installation, indemnisation, etc.).

Il en fut ainsi jusqu’à la promulgation des « amnisties de la guerre d’Algérie » (1964, 66 et 68), lorsque les chefs historiques de l’OAS, absous, créèrent leurs associations : Jouhaud, le FNR (Front national des rapatriés) ; Salan, l’ADIMAD (Amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l’Algérie française), qui s’appela un temps ADIMAD-OAS ; l’ultra Jo Ortiz, le Comité Veritas.

Ces associations ont vite éliminé les autres, parfois par le meurtre, comme en 1993 l’assassinat par trois Pieds-noirs ex-OAS du président du Recours, Jacques Roseau, qui avait pris ses distances avec l’extrême droite. Sont ainsi longtemps restées seules en place les associations nostalgiques de l’Algérie française, celles se réclamant ouvertement de l’OAS, comme l’ADIMAD, et celles qui se faisant plus discrètes n’en pensaient pas moins, comme le Cercle Algérianiste. Longtemps, ces associations ont été reconnues par les média et le politique comme portant la « parole pied-noire ».

Les associations rejetant la nostalgérie et le ressassement du passé sont apparues plus tard. Coup de Soleil en 1986, et l’ANPNPA plus tard encore, en 2008.

L’ANPNPA se donnait deux objectifs.

Le premier était de dénier aux nostalgériques la prétention de parler au nom de l’ensemble des pieds-noirs, et de porter témoignage sur les crimes commis durant 132 ans par la France en Algérie, de dire le bien-fondé de la lutte des Algériens pour l’Indépendance, de contribuer, par les témoignages et les analyses qu’elle porte, à l’écriture (par les historiens) d’une histoire lucide et dépassionnée de la France en Algérie.

Le second objectif, tourné sur le futur, était d’œuvrer au renforcement de l’amitié des peuples des deux rives, à la solidarité avec les immigrés algériens, les binationaux et les Français d’ascendance algérienne, à la lutte contre le racisme sous toutes ses formes, notamment le racisme « anti-arabe » déguisé en islamophobie.

C’est sur ces principes que l’association fut créée fin 2008, à Vitrolles (tout un symbole), par une vingtaine de personnes qui avaient des profils et des parcours différents : des Pieds-noirs qui, en Algérie, avaient milité pour, ou au contraire, contre l’Indépendance ; d’autres qui avaient subi ou suivi sans ne rien comprendre ; des « amis », Français dont l’histoire personnelle avait croisé celle de l’Algérie ; des Algériens et des binationaux vivant en France.

Fin 2008 seulement. Pourquoi si tard alors que toutes les raisons justifiant la création étaient là bien avant ? Le projet a en fait mûri progressivement, notamment grâce à Roger Hillel et à Jacki Malléa, directement confrontés à l’extrême droite et la nostalgérie. Le déclic vint aussi de Perpignan, avec la découverte que, sur le « Mur des disparus pour l’Algérie française », érigé à l’initiative du Cercle Algérianiste, étaient gravés les noms de membres de la famille de Yvan Donnat, l’un des futurs fondateurs de l’ANPNPA. Plusieurs de ceux dont le nom était gravé avaient milité et lutté pour l’Indépendance, et la plupart étaient toujours vivants !

Orientations

L’association a longtemps privilégié de contredire les nostalgiques du passé colonial et thuriféraires de l’OAS, lors de débats publics, en contre-manifestant face à leurs rassemblements, en protestant contre le laxisme du pouvoir politique à leur égard, ou contre la complicité d’édiles locaux.

L’ANPNPA continuera de le faire, notamment dans les villes où la nostalgérie est bien implantée. Mais il est bien plus utile, juste et gratifiant, de se tourner vers l’avenir, d’intervenir de manière positive pour lutter contre les idéologies de haine et de revanche, et pour renforcer l’amitié des peuples des deux rives et la relation entre nos deux pays.

Les actions conduites prennent des formes différentes, qu’elles le soient à l’initiative de l’association ou en réponse à des sollicitations. En effet, l’ANPNPA, forte à ce jour de plusieurs centaines d’adhérent(e)s, a désormais une réelle audience. Aussi est-elle régulièrement sollicitée par les médias, le politique (jusqu’à des invitations très officielles, au Sénat ou à l’Élysée), des artistes, historiens, doctorants, étudiants … Et ses militants participent ou organisent des colloques et manifestations culturelles ou de rue, sont inclus dans des réseaux d’organisations progressistes, luttent avec d’autres pour dénoncer la colonisation et sa résonance dans la société présente, le racisme ambiant et la montée des idéologies d’extrême droite, etc.

Retenons trois sphères d’intervention :

  1. La culture, comme vecteur permettant l’échange et la connaissance de l’autre. Les JCFA (Journées culturelles franco-algériennes) de Toulouse en sont un formidable exemple. Diverses initiatives mettant en avant la culture partagée ont été prises ailleurs, un peu partout en France, notamment à l’occasion des commémorations du 60ème anniversaire de l’Indépendance.

  2. L’histoire et la mémoire. Nombre d’adhérents organisent/participent à des débats, des conférences, des fêtes populaires, des rassemblements autour de dates symboliques, etc., pour faire connaître la position de l’ANPNPA sur l’histoire de la France en Algérie, et pour dénoncer la résurgence des thèses extrême droitières à la gloire de la colonisation.

  3. L’école. L’ANPNPA intervient en milieu scolaire, soit à la demande d’enseignants, soit dans le cadre d’un accord entre les ministères de l’Éducation nationale et de la Défense (ONAC-VG).

Les membres de l’ANPNPA ne sont pas pour autant enfermés dans un regard historique, et situent leur action dans les contradictions de la société dans laquelle ils vivent. S’ils sont particulièrement sensibles aux relations avec l’Algérie et avec les Algériens vivant ici ou là- bas, ils mesurent pleinement que ces relations sont immédiatement dépendantes des grands choix politiques et sociaux faits ici. Pieds-noirs mais citoyens français, quand bien même leur combat regarde beaucoup de l’autre côté de la Méditerranée, il s’inscrit de fait parmi les luttes menées ici contre l’injustice et pour l’émancipation.

Notre Projet

  • Un combat des temps présents
  • Sortir du refoulement de la question coloniale
  • Lutter contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
 

Un combat des temps présents

L’ANPNPA inscrit sa réflexion et son action en prise directe avec l’actualité.

La pensée coloniale travaille en profondeur la société française du XXIe siècle. Elle influence

représentations et pratiques, définissant ainsi des enjeux et des lois.

Un système de domination hérité du fait colonial, adossé à des violences de tous ordres, est à l’œuvre en France. Il s’accompagne d’un questionnement identitaire qui prend de l’ampleur et façonne une conception ethnique de la nation, la rejetant hors du champ des valeurs et principes démocratiques.

La résurgence du modèle colonial – étayée par la légitimation inédite du discours d’extrême droite dans le débat public qui banalise le racisme, notamment anti-arabe, est manifeste dans

la politique gouvernementale (loi séparatisme, loi immigration).

Ce « boomerang colonial », dont le projet oppose Français « de souche », Français « de papier» et autres étrangers, est porteur d’une idéologie ségrégationniste que l’ANPNPA entend dénoncer et combattre.

Sortir du refoulement de la question coloniale

  • En contribuant par nos témoignages et nos analyses à l’écriture d’une histoire lucide de la présence de la France en Algérie. Cela passe par la lutte contre la glorification « nostalgérique» du passé colonial français. Cf : Une ancienne prison pour emprisonner l’histoire ! R. Hillel sur le Centre de documentation des Français d’Algérie à Perpignan. http://www.anpnpa.org/?p=754

  • En agissant pour la reconnaissance et non la « repentance » car il est temps que l’État français reconnaisse sa responsabilité dans l’institutionnalisation de la torture, dans les crimes commis durant la colonisation et la guerre d’Algérie. L’affaire Maurice Audin entrouvre un chapitre sombre de notre histoire que nous devons regarder en face.

  • En s’associant aux associations qui dénoncent les crimes d’État commis le 8 mai 1945 dans l’Est algérien et le 17 octobre 1961 à Paris. Cf : www.anpnpa.org/?p=1014

Lutter contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples

  • En organisant des événements culturels qui tracent un pont entre les deux rives depuis Toulouse, Samatan, Marseille, Vitrolles, Paris, Grenoble …

  • En prenant position en faveur des faits historiques avérés

  • En multipliant notre contribution à la décolonisation des mémoires par des interventions en milieu scolaire, dans des colloques, réunions publiques …

  • En organisant des voyages « Mémoires et Fraternités » en Algérie, en partenariat avec des associations comme la 4ACG, Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre – www.4acg.org

  • En appuyant les initiatives visant à l’amélioration des échanges entre jeunesses algériennes et françaises, tel la création d’un Office franco-algérien de la Jeunesse

Le bureau de l'association

Conseil d'administration

Alcaraz Modeste, Ballanger Michelle, Blanco Jean Marc, Borg Marcel, Bouzina Henni, Chambon Gerard, Desjardins Colette, Haensel Michèle, Houillon Evelyne, Kechidi Mohamed, Laures Julie, Lopez Allain, Mallea Jacki, Manaranche Pierre, Pouillot Henri, Pradel Jacques, Sicart Catherine, Verjus Hélène, Wilson Michel