Un article de notre ami Roger Hillel.
L’histoire de l’anisette!
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Conseil constitutionnel du 28 mai 2010. Communiqué de l’ANPNPA
1er Juin 10. Communiqué Conseil constitutionnel 28 mai
ASSOCIATION NATIONALE DES PIEDS NOIRS PROGRESSISTES ET LEURS AMIS
Communiqué
L’ANPNPA se réjouit de la décision prise par le Conseil Constitutionnel le 28 Mai d’accorder les mêmes pensions à tous les anciens militaires des ex-colonies et donc de l’Algérie, qu’ils soient aujourd’hui français ou non.
Cette décision résulte d’un long combat mené par les anciens militaires d’Algérie et d’Afrique soutenus en France par de nombreux démocrates.
Rappelons que, pour ce qui est de l’Algérie, les pensions avaient été bloquées, « cristallisées », à leur niveau du 3 juillet 1962 au motif d’une différence de pouvoir d’achat d’une même pension entre l’Algérie et la France. La pension reçue par un Algérien pouvait ainsi être jusqu’à 20 fois inférieure à celle reçue par un français ; comme si les souffrances endurées côte à côte pour libérer la France n’avaient pas pesé d’un même poids pour un indigène et un pied noir.
Il a fallu attendre 2006 et l’émotion soulevée par le film « Indigènes » de Rachid Bouchareb pour que les retraites d’anciens combattants et les pensions d’invalidité soient « decristallisées ». Mais cette décision était assortie d’une série de dispositions qui, pour ceux qui résidaient à l’étranger, restreignaient la mesure aux seuls citoyens français. Ce sont ces dispositions que le conseil a déclarées inconstitutionnelles.
L’ANPNPA attend que la décision du Conseil Constitutionnel soit appliquée sans retard et que des mesures soient prises pour compenser l’écart des pensions versées depuis le 3 Juillet 1962 et souhaite que le Ministère des anciens combattants publie le bilan des retraites d’anciens combattants versées aux nationaux algériens.
A propos du film ‘‘Hors la loi’’ de R. Bouchareb (31 mai 2010)
A propos du film ‘‘Hors la loi’’ de R. Bouchareb
Le dernier flim de Rachid Bouchareb, “Hors-la-loi”, évoque pour la première fois au cinéma, les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata perpétrés en mai et juin 45 par l’armée française, hélas aidée d’ultra-colonialistes organisés en milice. Initiée par plusieurs députés UMP, de Elie Aboud (voir le lien file:///Users/jacques/Desktop/Abod%20et%20’Hors%20la%20loi’.webarchive) à Lionel Luca, et relayée par le secrétaire d’Etat aux anciens combattants Hubert Falco, une campagne négationniste se développe dans laquelle s’engouffrent organisations nostalgériques et l’extrême droite. Aucun de ces acteurs n’avait pourtant encore vu le film, visionné à Cannes le 21 mai, mais pas encore projeté en salle.
Ce n’est pas dans la simple évocation des massacres de mai 45 qu’il faut chercher l’origine de cette campagne ; la France les a reconnu, en 2005 puis 2008, par les voix de ses deux derniers ambassadeurs en Algérie. Ni dans la présentation des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata que Rachid Bouchareb donne dans son film, que nous n’avons pas encore vu ; quelque que soit cette présentation, ce sera qu’une contribution, précieuse mais à prendre comme telle, d’un artiste à l’histoire. Il faut plutôt comprendre cette campagne comme un épisode dans la politique de réhabilitation de l’histoire coloniale jusque dans ses moments les plus sombres, jusqu’à l’OAS. Le site de la LDH de Toulon présente une analyse argumentée de cette volonté : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3890.
Vous trouverez ci-dessous, toujours à propos du film de Bouchareb, une contribution de Modeste Alcaraz, membre du bureau de l’ANPNPA.
HORS JEU !
Pas moins de 10 articles ou interventions de personnalités et quatre photographes parus sur le quotidien Nice Matin, sur un film présenté au Festival de Cannes.
S’il n’a pas eu de palme par le jury, ce film aurait pu avoir le premier prix sur le nombre de lignes écrites sur lui.
Je veux parler du film de Rachid Bouchareb : Hors-la-loi.
Le scénario commence 1 mois avant la projection officielle de ce film par un article de notre député, habitué à ces envolées lyriques, Lionnel Luca. Cet élu a le don de voir dans le futur mais surtout le don d’attiser les braises toujours chaudes pour les nostalgiques d’un passé colonial en Algérie et ailleurs.
Relayée aussitôt par d’autres élus de Cannes et ses environs, préparée comme aux anciens temps de l’Algérie française par des nostalgériques (la moyenne d’age des manifestants était de 70 ans) la manifestation a été prise au sérieux par les autorités (Nice Matin du 21 mai), pas à cause de la présence des vieux baroudeurs et combattants mais par la venue de jeunes loups extrémistes de droite.
Après des affiches provocatrices des régionales par le Front National, quoi de plus excitant pour ces extrémistes que de se frotter à des contre manifestants qui seraient venus des quartiers populaires ?
Il y a eu comme une odeur de naphtaline de voir tous ces manifestants en tenue de parade de guerre pour « un remake de la guerre d’Algérie sur les marches du Palais » (Nice matin du 21 mai). On aurait vu Jacques Peyrat (ancien sénateur maire UMP de Nice et ancien chef de file du FN du 06) avec son béret de para !
Après la projection du film présenté aux journalistes (experts en la matière) et avant la projection au grand public, le ton a baissé. Sur Nice Matin, la critique reprenait sur le résumé du film qui « au delà du contexte historique, le film s’attache surtout à raconter (plutôt bien) le destin tragique des trois garçons. » « Révisionniste, sa vision de la décolonisation ? Certainement pas. Sauf à penser, bien sûr, que les torts et la violence n’étant que dans un camp. »
Ces politico historiens se sont mis hors jeu tous seuls.
Sur 2h11 de projection, seulement une petite vingtaine de minutes sur les faits tragiques du 8 mai 1945 à Sétif et dans la région du Constantinois. Pas de quoi polémiquer et attiser les foules pour un film et un de plus, qui essaie, à travers la vie de gens, de placer un peu d’histoire. Combien de films anglo saxons sur des sujets lourds de leur histoire, ont déformé les réalités ?
Le film Hors-la-loi doit être projeté pour le grand public le 22 septembre. Dans notre département aura-t-il le droit à une projection calme et longue dans le temps sans interdiction mais surtout sans débordement ou manifestation de factions extrémistes de tous bords ?
Rappelons-nous de la La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo qui raconte le soulèvement des Algérois contre l’occupation française dans les années 1954-1957. Lion d’or au Festival de Venise, en 1966, le film ne recevra son visa d’exploitation pour la France qu’en 1970. Interdit pour « troubles à l’ordre public » après des manifestations de l’extrême droite, il faudra attendre 1971 pour le voir en salles. Mais le film restera pratiquement inédit en France jusqu’en 2004, année où il fut diffusé à une heure de grande écoute sur Arte.
Pour ceux et celles qui veulent connaître une partie de l’histoire de cette époque. (beaucoup d’ouvrages ont été publiés), en mai 1945, après l’intervention armée de la police contre un cortège de manifestants algériens à Sétif le 8 mai, le Constantinois fut le lieu d’une insurrection nationaliste brutalement réprimée par les autorités françaises. Une Commission d’enquête officielle fut nommée le 18 mai 1945, sous la présidence du général de gendarmerie Paul Tubert. Mais, très rapidement, la Commission dut interrompre son travail sur ordre du gouvernement du général de Gaulle.
Le général Tubert a laissé un rapport que la Ligue des droits de l’Homme a rendu public en avril 2005 et qui est téléchargeable sur le site de la Ligue de l’enseignement : http://ww1.laicite-laligue.org/inde…
Comme le dit dans Nice Matin du 22 mai, un algérois (comme moi) de 73 ans (j’en ai 56) : « remuer ainsi la vase, c’est ignoble », oui, mais remuer l’histoire c’est salutaire pour les générations présentes et à venir. Il ne faut pas dénigrer et tronquer les faits au profit de quelques uns.
Si comme le dit ce pied noir, s’il y a eu de la vase c’est que quelque chose de pas beau et pas humain s’est passé en Algérie pendant toutes ces années de colonisation.
Six professeurs d’universités, historiens et chercheurs du CNRS dans Le Monde daté du 5 octobre 2007 expriment la plus vive inquiétude à l’annonce d’une Fondation pour la guerre d’Algérie annoncée par le premier ministre en 2007 et prévue par l’article 3 de la loi du 23 février 2005. Ils s’engagent à rester vigilants sur sa mise en oeuvre.
Ils écrivaient dans le journal, entre autre, ces passages :
Il est temps, pourtant, de cesser de rejouer la guerre d’hier et que la recherche emprunte une voie transnationale, en mêlant chercheurs des deux rives de la Méditerranée.
Il est temps d’en finir avec la « guerre des mémoires ».
Il faut construire une histoire partagée, fondement indispensable d’une relation apaisée entre les descendants de familles héritières de mémoires contradictoires. Il nous paraît essentiel de continuer à écrire l’histoire et d’affirmer notre foi dans la lutte contre les simplismes, où qu’ils se situent.
Modeste ALCARAZ
Algérois d’origine européenne
Alerte OAS à Perpignan (31 mai 2010)
Alerte OAS à Perpignan !
Le préfet doit interdire la cérémonie d’hommage aux anciens assassins de l’OAS au cimetière du Haut Vernet de Perpignan, lundi 7 juin à 11h
Depuis 2003, chaque 7 juin, l’ADIMAD (amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française) organise un rassemblement aux abords et à l’intérieur du cimetière du haut Vernet de Perpignan pour, selon sa terminologie, honorer les « 116 fusillés et disparus pour que vive l’Algérie française ». Le 7 juin est l’anniversaire de l’exécution après leur condamnation à mort (à une époque où la peine de mort n’avait pas encore été abolie) d’Albert Dovecar et Claude Piegts, deux criminels notoires qui assassinèrent en particulier le commissaire central d’Alger Roger Gavoury, le 31 mai 1961.
Cette année encore, l’ADIMAD annonce sur son site un rassemblement pour le lundi 7 juin à 11h et prétend une nouvelle fois renouveler cet « hommage » qui constitue une forme d’expression de l’apologie de crimes de guerre.
A propos de stèle OAS, il faut rappeler que la Cour Administrative d’appel de Marseille, statuant sur la stèle de Marignane (identique à celle de Perpignan) a confirmé dans un arrêt rendu public le 23 avril 2010 que les stèles dédiées à l’OAS n’ont leur place ni à l’intérieur d’un cimetière ni, plus généralement, sur le domaine public.
Dans ces conditions, comme les années précédentes, les organisations locales soussignées ont décidé de lancer, aux plans local et national, un appel à manifester sur la voie publique aux abords du cimetière le lundi 7 juin à 10h pour s’opposer à cette cérémonie.
Elles regrettent de devoir recourir une nouvelle fois à ce type d’action à proximité d’un lieu dont la sérénité devrait être préservée par respect des défunts qui y reposent et de leurs familles. Mais, c’est le refus des autorités compétentes de prendre des mesures de nature à éviter des troubles éventuels à l’ordre public qui nous y contraignent.
Les premiers signataires :
Au niveau local : AFPS, ANACR, ANCAC, ANPNPA, ARAC, ASTI 66, Coup de Soleil des P-O, FSU, Initiatives Citoyennes, Les Verts, LDH, MRAP, NPA, PCF, SOLIDAIRES, SURVIE,
L’ANPNPA nationale se joint à cet appel
Lettre ouverte au Président de la République (28 avril 2010)
28-IV-2010
LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Guerre d’Algérie – Politique mémorielle – Désunion nationale et discordes bilatérales
Dans le domaine de la mémoire liée à la guerre d’Algérie, la démarche du gouvernement est devenue de plus en plus ostensiblement discriminatoire. Les conséquences négatives n’ont pas tardé : le 19 mars dernier, les organisations extrémistes qui inspirent cette politique se sont opposées frontalement au déroulement des commémorations du cessez-le-feu et provoqué, localement, des incidents et troubles à l’ordre public.
De façon brutale, en l’absence de toute concertation préalable avec les associations d’anciens combattants concernées, et sans la moindre considération à l’égard des porteurs d’autres mémoires, le secrétaire d’État à la défense et aux anciens combattants a annoncé, en décembre 2009, qu’hommage serait officiellement rendu aux participants à une manifestation interdite, initiée par l’OAS, le 26 mars 1962 à Alger.
Ainsi la colonne centrale du Mémorial national des Morts pour la France en AFN, quai Branly à Paris, a-t-elle été mise à la disposition d’associations d’anciens activistes et sympathisants de l’OAS pour y faire défiler les noms des victimes de la fusillade ayant tragiquement conclu cette manifestation, rue d’Isly.
Pourtant, le souvenir en est déjà rappelé dans la capitale avec le monument dit de la butte du Chapeau rouge, dans le XIXème arrondissement de Paris, inauguré par M. Jacques Chirac le 11 novembre 1996 ; leurs noms sont même gravés sur des plaques individuelles auprès de la statue de Notre Dame d’Afrique érigée sur un promontoire à Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes).
Au respect dû à toutes les victimes de la guerre d’indépendance de l’Algérie, l’État a préféré la mise à l’honneur de celles et ceux qui ont obéi à une organisation terroriste dont l’objectif consistait à faire obstacle, par les armes, à l’application des accords d’Évian, majoritairement approuvés par les Français.
L’inscription sur le Mémorial national, désormais effective, a soulevé l’indignation du monde rapatrié comme du monde combattant : le premier y a vu le risque d’une identification du peuple pied-noir à des partisans de l’OAS ; le second y a vu une tentative d’assimilation des morts de la rue d’Isly aux Morts pour la France, tombés sous les coups notamment de l’OAS, de l’officier supérieur de corps d’armée à l’appelé du contingent et au membre des forces de l’ordre.
Bienveillant à l’égard des anciens séditieux, l’État s’est par contre montré hostile à toute marque, où que ce soit, quai Branly ou ailleurs, du sacrifice des victimes de l’OAS en Algérie et en France, civils, militaires, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République.
Moyennant le soutien renforcé des pouvoirs publics, les associations extrémistes peuvent dès lors se déchaîner, en falsifiant l’histoire, en conspuant publiquement le nom du général de Gaulle, en élevant leurs requêtes au paroxysme de la puissance revancharde, en diffamant la mémoire des victimes de l’OAS et en menaçant ceux qui la défendent. Alors que les instances en cours devant les juridictions administratives et judiciaires aboutissent à la condamnation de l’apologie des factieux, il est un membre de la représentation nationale qui ose à présent demander au Gouvernement d’étendre le bénéfice du dispositif arrêté en faveur de victimes civiles de la fusillade de la rue d’Isly à celles des événements survenus à Oran au lendemain de l’indépendance.
Encouragée par la surenchère politique, la violence du discours peut précéder la libération des actes : l’assassinat de Jacques Roseau, figure emblématique du monde rapatrié, commis en 1993 à Montpellier par un ancien membre des commandos Delta de l’OAS avec la complicité de deux de ses amis au sein de l’Union syndicale de défense des intérêts des Français repliés d’Algérie, en a apporté la plus malheureuse démonstration.
L’État doit se ressaisir, se détourner de la voie du déshonneur, revenir à ses fondamentaux républicains pour redevenir une référence, en particulier à l’égard des collectivités territoriales : il doit mettre un terme au désordre mémoriel, à la transgression de la vérité historique et à la division entre Français.
Dans cette perspective, les organisations soussignées exigent que cessent au plus vite toutes les initiatives – nationales et locales – d’inspiration révisionniste, non seulement parce qu’elles interviennent au mépris du droit et affaiblissent le crédit de nos institutions, mais aussi parce que, deux ans avant le grand rendez-vous du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie, elles nuisent à la réconciliation des mémoires ainsi qu’à l’apaisement des rapports entre la France et l’Algérie.
Dans un premier temps, le Mémorial national du quai Branly doit retrouver sa vocation d’origine et être remis en l’état où il se trouvait antérieurement à mars 2010.
Association des anciens appelés en Algérie contre la guerre
Association nationale des cheminots anciens combattants (ANCAC)
Association nationale des pieds-noirs progressistes et de leurs amis (ANPNPA)
Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS
Association républicaine des anciens combattants (ARAC)
Coup de soleil
Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA)
Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP)
Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons
Ont signé :
pour l’Association des anciens appelés en Algérie contre la guerre
Le président, Bernard Pointecouteau
pour l’Association nationale des cheminots anciens combattants (ANCAC)
Le président, Robert Moullière
pour l’Association nationale des pieds-noirs progressistes et de leurs amis (ANPNPA)
Le président, Jacques Pradel
pour l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS
Le président, Jean-François Gavoury
pour l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC)
Le président, Raphaël Vahé
pour Coup de soleil
Le président, Georges Morin
pour la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA)
Le président, Wladyslas Marek
pour la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP)
Le secrétaire général, Robert Créange
pour Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons
Le président, Dr Jean-Philippe Ould Aoudia
Poèmes de notre amie Marlène Nuage
MARLENE NUAGE UNE CATALANE SUR LES PAS D’ALBERT CAMUS DE TIPAZA A LOURMARIN
Il y a 50 ans Camus nous a quitté je vous invite à Lourmarin par ces photos et mes poèmes en hommage à Albert Camus
Mon voyage à la rencontre de Camus a commencé le 2 octobre 2009 où, avec la Caravane Catalane, après 30 ans d’absence j’ai retrouvé ma terre natale l’Algérie sur les pas de Camus. Dans un périple ensoleillé et méditerranéen le point d’orgue de mon séjour aura été la rencontre de la stèle de Camus au milieu des ruines de Tipasa où, sous un soleil et devant une mer bleue, j’ai déclamé la totalité du poème dont la première strophe est gravée dans la pierre.
Ici à Tipaza j’ai respiré l’absinthe et j’ai entendu les phrases de noces battre le ciel et les vagues au pied des ruines. Plus tard sur Canal Algérie je présentais mon amour de Camus mes poésies, je chantais ‘L’estaca’ de LLuis LLach. Mon poème sur la tombe de Camus prenait à mon retour à Perpignan une étrange actualité: c’est alors que je décidais de dire bonjour à Camus à Lourmarin le 28 décembre. Je vous fait partager les photos et les poèmes écrits à ce moment là (liens ci-dessous).
Communiqué ANPNPA du 28 janvier 10: Il y a 50 ans mourait Albert Camus
Jeudi 28 janvier 2010
Communiqué de l’ANPNPA
Les membres de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis s’associent à l’hommage rendu à l’immense écrivain que fut Albert Camus, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort accidentelle.
Albert Camus témoigne par ses origines familiales et son parcours que les européens d’Algérie, comme ils étaient alors appelés, n’étaient pas tous, tant s’en faut, des colonialistes exploiteurs. Reporter au quotidien « Alger Républicain » il dénonça dès les années 30 les injustices du système colonial dont il décrivit sans complaisance les conséquences sur les conditions de vie des populations de Kabylie.
Plus tard et face à la guerre, Camus, philosophe humaniste, mit la morale et la non-violence avant la politique et l’engagement pour l’indépendance. Victime lui-même de l’enfermement que le système colonial imposait à chaque communauté, il se voulut passeur de compréhension et d’amitié, et rêva l’utopie d’une Algérie fédérale qui au sein d’une fédération française aurait permis à tous ses habitants de vivre dans l’égalité et la justice. Le rêve d’une Algérie pleinement indépendante et souveraine, où les différentes communautés auraient forgé des rapports nouveaux débarrassés de l’empreinte coloniale, aurait sans doute pu se réaliser sans l’aveuglement des politiques et la folie meurtrière de l’OAS.
Les membres de l’ANPNPA affirment leur profond attachement à l’écrivain Pied Noir qui dénonçait la domination coloniale ; à l’homme honnête, d’abord face à lui-même, qui, ayant fait le choix du silence une fois déclenchée la guerre de libération, intervint pour sauver de la mort des militants Algériens condamnés ; à l’homme méditerranéen complexe et torturé qui illustrait tant des contradictions qui furent les nôtres dans ce moment terrible de l’histoire.
Le véritable hommage que le président de la république, Nicolas Sarkosy, pourrait aujourd’hui rendre à Albert Camus serait de mettre en œuvre les valeurs de justice et de progrès que celui-ci ne cessa de défendre, pour poser enfin les bases d’un avenir de réconciliation et de solidarité entre les peuples des deux rives de la Méditerranée. C’est à quoi appellent les Pieds Noirs et leurs Amis qui se sont rassemblés au sein de l’ANPNPA.
20 août 1955
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