Nancy – La Table de Désorientation : un contre-monument face à la statue coloniale du sergent Blandan – 06/11/2025

Le 6 novembre 2025, la Ville de Nancy inaugure un contre-monument inédit face à la statue du sergent Blandan, intitulé la Table de Désorientation

Cette œuvre, commande artistique du musée des Beaux-Arts de Nancy, a été imaginée conjointement par Dorothée-Myriam Kellou, autrice et journaliste, Susana Gállego Cuesta, directrice du musée des Beaux-arts de Nancy et Kenza-Marie Safraoui, conservatrice du patrimoine au Palais des ducs de Lorraine – musée Lorrain, en charge de la Mission Histoire-Mémoire.

La Table de Désorientation : une adresse au fantôme colonial
Inspirée des tables d’orientation, cette installation propose l’inverse: elle désoriente. Dressée à la verticale, 1,59 mètre – la taille réelle du sergent Blandan, la table circulaire en métal est gravée d’un texte poétique. « Qui es-tu? », demande l’auteure à la statue.

Traduit en arabe par la poétesse Lamis Saïdi et ponctué d’un passage en tamazight, ce texte propose une contre-histoire du point de vue des colonisés et de leurs descendants. Elle invite le lecteur dont le visage se reflète en miroir à combler les blancs de l’histoire et à interroger l’impensé colonial.

La Table de Désorientation a été réalisée par l’artiste/designer Colin Ponthot, le typographe Redouan Chetuan, Romain Morieux et les apprentis de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de Maxéville, avec la collaboration de l’École nationale supérieure d’art et de design (ENSAD) de Nancy et l’Atelier national de recherche typographique (ANRT).

Ce contre-monument poétique ouvre à Nancy une réflexion inédite: que faire des statues coloniales dans l’espace public? Comment donner place à la mémoire des anciens colonisés ?

Le sergent Blandan : de l’Algérie coloniale à Nancy
Héros célébré par le maréchal Bugeaud, le sergent Blandan (1819-1842) participe à la conquête coloniale de l’Algérie. Sa statue monumentale, érigée en 1887 à Boufarik, est « rapatriée » à Nancy en 1963 après l’indépendance algérienne, puis replacée sur la place publique en 1990.

Le réalisateur algérien Malek Kellou, exilé en France et père de Dorothée, croise ce monument à Nancy. Enfant, il en avait gardé un souvenir terrifiant à Boufarik. Cette rencontre fait ressurgir le refoulé colonial et inspire une œuvre familiale et artistique qui se poursuit aujourd’hui.

Un projet scolaire, mené en 2022 par le professeur Étienne Augris avec une classe de première du Lycée Jeanne d’Arc de Nancy, fait resurgir cette histoire et incite les musées et la mission Histoire-Mémoire à travailler à une nécessaire recontextualisation de la statue pour une juste prise en compte des conséquences de ces événements, tant de l’ordre de l’histoire collective, que du ressenti individuel et intime.

Un prolongement sonore : le podcast ARTE Radio
En écho à la Table de Désorientation, ARTE Radio diffuse à partir du 4 novembre le podcast « La statue du sergent Blandan : le fantôme de mon père », conçu par Dorothée-Myriam Kellou. Cette enquête sonore de 45 minutes interroge la transmission intergénérationnelle des mémoires coloniales et leur poids sur les imaginaires contemporains. Elle donne chair à la figure spectrale du sergent Blandan et accompagne le geste du contre-monument par une exploration intime et politique des fantômes de l’histoire.

Informations pratiques
Inauguration de la Table de Désorientation : 6 novembre 2025, face à la statue Blandan, place de Padoue, Nancy

10h30 : Cérémonie officielle – 17h-21h : Fête des Oranges

Podcast ARTE Radio : 4 novembre 2025, sur ARTE Radio

Partenaires : Ville de Nancy, Musée des Beaux-Arts de Nancy, ARTE Radio

Biographies
Dorothée-Myriam Kellou est journaliste, réalisatrice et autrice. Révélée par son enquête sur Lafarge en Syrie (Le Monde, 2016), elle est l’autrice du documentaire « À Mansourah, tu nous as séparés » (2019, Étoile de la SCAM) et de plusieurs podcasts (France Culture, ARTE Radio). Son essai Nancy-Kabylie (Grasset, 2023) a reçu le Prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris. Lauréate du Prix Recanati-Kaplan / Villa Albertine – Institut du Monde Arabe (2024), elle anime des ateliers en France et à l’international.

Colin Ponthot a été formé à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon, le centre de recherche et création sonore STEIM à Amsterdam et le post-diplôme de la Cité du Design de Saint Etienne. Designer, il développe une production plastique de l’échelle de l’espace à celle de l’objet.

Redouan Chetuan est designer typographique, formé à l’Atelier National de Recherche Typographique (ANRT) et à l’école Estienne. Son travail, entre commande et recherche, utilise la typographie comme un medium. Il crée des fragments de récit à partir de matériaux porteurs d’histoire et de mémoire.

Source : Lettre culturelle franco-maghrébine #103 – Coup de soleil Rhône-Alpes – 29/10/2025   https://www.coupdesoleil-rhonealpes.fr/newsletter-lettre-culturelle-franco-maghrebine-103

Montpellier – Conférence-débat animée par Alain Ruscio 28/10/2025 – 18h30

Les associations « Identités & partage », « Coup de Soleil » et Kaina Medias ont le plaisir de vous convier à une conférence débat animée par Alain Ruscio

La première guerre d’Algérie

« De Bugeaud à Abd El Kader« 

Mardi 28 octobre 2025 à 18h30

Salle Nelson MandelaMaison des relations internationales14, Descente en Barrat Montpellier (en haut des escaliers du Corum)

Accès : Tramway ligne 1,2,4 Station CorumTramway ligne 1,2 Station Comédie

La « première guerre d’Algérie » commença le 14 juin 1830 à 4 heures du matin, lorsque le premier soldat français posa le pied à Sidi-Ferruch. Les conquérants furent d’emblée confrontés à une force de résistance qu’ils n’avaient pas imaginée, dont la figure emblématique reste l’émir Abd el-Kader. S’ensuivirent deux décennies d’affrontements d’une intensité et d’une violence extrêmes.

Le maréchal Bugeaud et bien d’autres officiers appliquèrent et sou­vent amplifièrent sur le terrain la politique répressive décidée à Paris (…). Les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités…

Prélude à cent trente-deux années de présence française, la conquête de l’Algérie constitue un moment décisif dans l’émergence de l’esprit colonial – et racial – qui marqua durablement la société hexagonale, et produit encore aujourd’hui ses effets délétères.

Cette conférence a pour objet, tout en présentant les moments forts de la guerre de conquête de l’Algérie, de mettre l’accent sur la « guerre totale » menée par Bugeaud et la résistance organisée par l’Emir Abd El-Kader.

Alain Ruscio – Historien du fait colonial, a consacré de nombreux ouvrages à l’histoire de l’Empire français, de l’Indochine à l’Algérie. Il est notamment l’auteur de La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852. Editions La découverte 2024. https://anpnpa.fr/la-premiere-guerre-dalgerie-une-histoire-de-conquete-et-de-resistance-1830-1852-alain-ruscio/

Paris – Jean-Luc Einaudi, une vie d’engagements 25/10/2025

Samedi 25 octobre 2025, l’association des Ami·e·s de Jean-Luc Einaudi organise, à l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris, un hommage à cette figure majeure et hors normes du dévoilement des crimes du colonialisme français, particulièrement celui du 17 octobre 1961 ou encore de l’Affaire Fernand Iveton. Tables rondes, projections, lectures et débats.

Date : Le 25 octobre 2025

Lieu : Auditorium de l’Hôtel de ville de Paris, 5 rue Lobau, Paris 4 – Métro 1 et 11 Station Hôtel de Ville

Réservation : Inscription recommandée à l’adresse jleinaudi.amis@gmail.com

13h30 – Accueil

14h – Propos introductifs, avec Fabrice Riceputi et Elsa Einaudi

14h15 – Jean-Luc Einaudi, origines, lutte politique et travail social, avec Joëlle Rigal, Gilbert Rigal, Alain Castan, Elsa Einaudi, Marie-Laure Tenaud, Jean-jacques Yvorel et Patrick Karl

15h15 – Jean-Luc Einaudi, un citoyen chercheur et son rôle pionnier dans l’histoire et la mémoire du colonialisme, avec Daniel Kupferstein, Emmanuel Blanchard, Nadine Resco, Fabrice Riceputi, Gilles Manceron, Edwy Plenel, Philippe Grand et Patrick Karl

16h30 –Jean-Luc Einaudi et le 17 octobre 1961 – Redécouverte de l’évènement et portée dans la société, avec Arié Alimi, Pierre Mairat, Kahina Ait Mansour, Louise Vignaud, Olivier Le Cour Grandmaison, Cherif Cherfi, Mehdi Lallaoui, Sohier Belabbas, Daniel Kupferstein et Amar Nanouche

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Un hommage à Jean-Luc Einaudi qui rendit son histoire au 17 octobre 1961

Fabrice Riceputi

Le 25 octobre 2025, à l’Hôtel de Ville de Paris et en partenariat avec Mediapart, hommage sera rendu à ce chercheur que l’historien Mohammed Harbi qualifia de « héros moral ». Fabrice Riceputi rappelle ici le rôle décisif joué par cette figure intellectuelle hors normes dans la redécouverte du massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961.

A défaut d’être reconnu officiellement comme le crime d’État qu’il a été, le massacre colonial perpétré par la police le 17 octobre 1961 en plein Paris pour réprimer une manifestation pacifique d’Algériens et d’Algériennes est aujourd’hui largement connu. Nombre de livres, de films, de spectacles l’évoquent régulièrement depuis les années 1990. L’an dernier, on a jeté comme chaque année le 17 octobre des fleurs dans les cours d’eau dans plus de quarante villes de France en mémoire des Algériens assassinés par la police parisienne ce jour-là. Ce sera encore le cas cette année

Il n’en fut pas toujours ainsi. L’évènement avait certes fait durant quelques jours en octobre 1961 les gros titres de la presse française, mais surtout dans sa version officielle mensongère : « deux morts algériens » dans une manifestation « violente » du FLN, avaient soutenu Maurice Papon et le gouvernement de Michel Debré. Lequel était parvenu sans peine à faire taire ceux qui contestaient le mensonge d’État. Puis, en février 1962, le drame du métro Charonne, dans lequel neuf militants français de la CGT avaient été tués par la police du même Papon avait « recouvert » dans la mémoire de la gauche française le massacre des Algériens.

Dans les années 1980, le 17 octobre 1961 était devenu une sorte de rumeur mémorielle non confirmée. Quand il était évoqué, par exemple dans le roman Meurtres pour mémoire de Didier Daenninckx (1984), ou encore par des participants à la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983, il suscitait étonnement et incrédulité.

Enfoui dans les mémoires marginales de l’immigration algérienne et de l’extrême gauche anticolonialiste, l’évènement ne fut rappelé à la mémoire de la République française que dans les années 1990. Une figure intellectuelle tout à fait hors normes y fut pour beaucoup : Jean-Luc Einaudi (1951-2014), ancien militant d’obédience « maoïste », éducateur à la Protection judiciaire de la jeunesse de son métier et aussi « citoyen chercheur », des années 1980 à sa mort en 2014.

Avec une rare détermination, Einaudi se consacra à partir des années 1980 à sortir d’une occultation complète bien des crimes de la colonisationAvant son livre sur le 17 octobre 1961, il avait écrit La Ferme Ameziane, sur un centre de torture de l’armée française proche de Constantine, et Pour l’exemple. L’affaire Fernand Iveton, sur l’exécution par l’État français d’un ouvrier communiste algérien pourtant innocent de tout crime de sang en 1957. Il se présentait comme un citoyen exerçant son droit à savoir ce que l’État avait fait en son nom. 

Publié en 1991, son livre La bataille de Paris rendait enfin son histoire au 17 octobre 1961. Il en était un terrible procès-verbal, la reconstitution presque heure par heure de la tentative des milliers d’Algériens et d’Algériennes de braver le couvre-feu discriminatoire décidé par Papon, de la rafle géante dont ils avaient été victimes, de leur enfermement sans soins ni nourriture dans des camps improvisés, des dizaines d’assassinats perpétrés par la police parisienne dans Paris et sa banlieue, des manœuvres du pouvoir gaulliste pour cacher son crime. 

Pour faire l’histoire du massacre du 17 octobre 1961, Einaudi s’était heurté à l’interdiction alors en vigueur de consulter les archives de la police et de la justice. En pionnier de l’histoire du temps présent, il s’était tourné vers les nombreux témoins encore vivants, notamment des policiers révulsés par le crime et, surtout, des Algériens ayant vécu la terrible répression, retrouvés par lui en France et aussi en Algérie. Le livre eût un important succès.

Mais l’extraordinaire de cette histoire est que, par un hasard qui n’en était pas vraiment un, Einaudi se confronta ensuite, publiquement et par deux fois, au maitre d’œuvre du massacre, Maurice Papon lui-même. Ce fut alors qu’explosa véritablement dans l’opinion publique la bombe mémorielle à retardement du 17 octobre 1961.  

En 1997, à la demande du MRAP et d’une partie civile juive, Michel Slitinsky, afin que les victimes algériennes de Papon ne soient pas oubliées, Einaudi témoigna au procès mondialement médiatisé de l’ancien préfet de police à Bordeaux. Il y était jugé pour complicité de crime contre l’humanité pour son rôle actif, alors qu’il dirigeait la préfecture de la Gironde, dans la déportation vers Drancy de 1690 juifs et juives entre 1942 et 1944. Mais ce que Pierre Vidal-Naquet nommait « l’autre moitié de Papon », sa carrière de pacificateur colonial, si elle ne fut pas jugée lors de ce procès, ne fut pas oubliée.

La longue et implacable déposition de ce témoin de l’immoralité de Papon, à quelques mètres de celui qui venait encore de répéter ses mensonges de 1961 avec une invraisemblable assurance, démontrait à quel point l’accusé était capable de mentir. Le « massacre oublié » fit ce 16 octobre 1997 les Unes de tous les media. La droite et l’extrême droite crièrent qu’on attentait à « l’honneur de la police », le gouvernement Jospin dut promettre « la lumière » sur ce « drame oublié » et l’ouverture des archives. Une promesse qu’il ne tint pas.

Deux ans plus tard, ayant fait appel de sa condamnation à dix ans de prison, Papon attaqua Einaudi en diffamation pour une phrase le mettant en cause dans Le Monde. Transformé en tribune par Einaudi, le procès tourna au fiasco pour Papon. Grâce notamment aux archivistes Philippe Grand et Brigitte Lainé qui payèrent très cher d’avoir dit la vérité. Papon fut débouté et, dans son réquisitoire, le procureur de la République indiqua qu’on pouvait à bon droit parler d’un « massacre » commis par la police le 17 octobre 1961. Einaudi et la vérité historique sortaient vainqueurs de la confrontation.

Le 25 octobre 2025, à l’Hôtel de Ville de Paris, l’Association des Ami.e.s de Jean-Luc Einaudi lui rendra hommage en revisitant les multiples engagements de celui que l’historien Mohammed Harbi qualifia lors de sa disparition en 2014 de « héros moral ».

Fabrice Riceputi, président de l’Association des Ami.e.s de Jean-Luc Einaudi et auteur de Ici on noya les Algériens, la bataille de Jean-Luc Einaudi pour la reconnaissance du massacre policier et raciste du 17 octobre 1961 (Le Passager clandestin, 2021)

Source : Médiapart – Billet de blog – 16/10/2025 https://blogs.mediapart.fr/fabrice-riceputi/blog/161025/un-hommage-jean-luc-einaudi-qui-rendit-son-histoire-au-17-octobre-1961

« Alger », un thriller ancré dans les réalités algériennes – Nadir Dendoune (sortie en salle le 08/10/2025)

Inspiré de faits réels, le premier long-métrage de Chakib Taleb-Bendiab s’attaque à deux tabous majeurs en Algérie – les enlèvements d’enfants et la pédophilie – à travers un polar tendu, où la ville d’Alger devient un personnage à part entière.

Avec Alger, en salles le 8 octobre, Chakib Taleb-Bendiab signe bien plus qu’un premier long-métrage : il assène un uppercut cinématographique. Inspiré de faits réels, ce polar sombre prend racine dans un drame hélas familier à la capitale : l’enlèvement d’une petite fille, qui fait resurgir tension et suspicion dans les rues d’Alger. Seuls deux personnages – Dounia, brillante psychiatre (Meriem Medjkane), et Sami, inspecteur obstiné (Nabil Asli) – peuvent déterrer les démons du passé et mettre au jour ce que beaucoup préfèrent taire.

La mécanique du genre est connue, mais ici elle s’ancre dans une autre matière : celle des trottoirs fissurés de Bab El Oued, des commissariats épuisés par la routine et des souvenirs brûlants de la décennie noire (1992-2002), cette guerre civile qui fit entre 100 000 et 200 000 victimes.

Le réalisateur et son équipe ont d’ailleurs travaillé au plus près du réel. À une avant-première parisienne où nous étions présents, Nabil Asli raconte avoir construit son rôle avec une véritable brigade des mineurs, en immersion auprès de policiers, en observant interrogatoires et enquêtes de terrain. Ce souci de justesse se ressent à l’écran : son inspecteur, têtu et imparfait, échappe aux clichés de flics stéréotypés. Face à lui, Meriem Medjkane, magnétique et insaisissable, incarne une psychiatre libre et dérangeante, miroir des contradictions d’un pays.

Le film n’évite pas toujours les raccourcis, mais il va à l’essentiel : la vérité. Pas de cartes postales, pas de clichés touristiques. Alger est filmée comme on ausculte un corps malade, avec ses plaies béantes, sa brutalité, mais aussi sa beauté rugueuse. La ville devient un personnage à part entière, respirant la peur, l’urgence, les tensions sociales.

Le budget ? Minuscule. Le pari ? Immense. Mais relevé haut la main. Photographie soignée, bande sonore tendue comme une corde, et surtout une sincérité sans faille. Car derrière le polar, c’est une autre enquête qui se joue : comment un peuple se reconstruit après ses traumatismes, comment il affronte ses ombres, comment il avance malgré tout.

Certains crieront à l’occidentalisation, au « thriller à la française » ou au « polar à l’américaine ». Erreur. Alger n’imite personne : il prend les codes du genre pour mieux les retourner, les enracinant dans une langue, un accent, une société. C’est un film algérien, fait par des Algériens, pour des Algériens. Et c’est précisément pour ça qu’il touche à l’universel.

Fiche du film

Durée : 1h33 | Thriller
De : Chakib Taleb-Bendiab
Scénario : Chakib Taleb-Bendiab
Avec : Meriem Medjkane, Nabil Asli, Hichem Mesbah
Titre original : 196 mètres

Source : Le Courrier de l’Atlas – 03/10/2025 https://www.lecourrierdelatlas.com/cinema-alger-un-thriller-ancre-dans-les-realites-algeriennes/

Marseille – Table ronde : « Le coffre-fort de l’Empire » – 14/10/2025 18h

14 octobre @ 18h00 – 22h00

Ou comment la découverte d’un Coffre-Fort au sous-sol du magasin UNIQLO au 17 rue Ferréol permet de raconter l’histoire coloniale et ses traces à Marseille?

Le Coffre-Fort de l’Empire est un projet permettant à la fois de rendre visible la mécanique économique que sous-tend l’entreprise coloniale française en Algérie mais aussi de documenter la manière dont des acteurs contemporains marseillais (associations, institutions, jeunes, scientifiques, militants) s’en saisissent pour organiser la confrontation collective à ce passé colonial et ses héritages.

Le Musée d’Histoire de Marseille a le plaisir de vous inviter à une soirée autour du projet Le Coffre-Fort de l’Empire

Ce projet vise à rendre visible la mécanique économique qui sous-tendait l’entreprise coloniale française en Algérie, tout en documentant la manière dont des acteurs contemporains marseillais – associations, institutions, jeunes, scientifiques, militants – s’en saisissent pour organiser une confrontation collective avec ce passé colonial et ses héritages.

18h – 19h30 | Musée d’histoire de Marseille
Conférence autour du projet Le Coffre-Fort de l’Empire et de l’histoire de l’économie coloniale
Avec :

  • Paul Max Morin, politiste Présentation du projet Le Coffre Fort de l’Empire
  • Samia Chabani directrice de l’association Ancrages, Révéler le patrimoine coloniale de la ville, l’apport des associations.
  • Xavier Daumalin, historien, co-directeur du projet Mars Imperium, L’économie coloniale à Marseille, le rôle de la Compagnie algérienne,
  • Témoignage audio des étudiants de Sciences po Menton.
    Projection de l’épisode réalisé par Histoires crépues sur la Compagnie Algérienne.
    En présence des élus de la Ville de Marseille

Toulon : Les effets de la colonisation – 10/10/2025

Rencontre organisée par les associations « Coudes à coudes », Amis du Monde diplomatique et LDH

10 octobre @ 15h00 – 21h00

Maison de la Méditerranée Rue commandant Infernet

LES EFFETS DE LA COLONISATION

Avec l’historien Gilles Manceron, spécialiste de l’histoire coloniale
Roland Biache, président de la LDH Toulon – la Seyne
Quentin Dauphiné, professeur d’histoire en lycée
Théo Tardy de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage
Exposition « C’EST NOTRE HISTOIRE » de la FME

  • La suprématie de l’occident : Hégémonie de la race blanche, accaparement des terres et esclavage.
  • L’impérialisme économique par la dépendance des peuples, par la force et sous couvert de droits.
  • L’indépendance sous contrainte et mise en place du néocolonialisme. Le racisme de fait.
  • Les effets visibles dans notre région et dans le Var en particulier. Traces de l’économie coloniale régionale.

Source : https://histoirecoloniale.net/evenement/toulon-rencontre-de-lassociation-decolonisons-et-de-la-ldh/

Colloque : Les harkis, de la mémoire à l’histoire ?  Lyon – 3 et 4/10/2025

La Ville de Lyon, Coup de soleil en Auvergne-Rhône-Alpes et l’Association culturelle Franco-Maghrébine organisent les 3 et 4 octobre 2025 à Lyon un colloque consacré aux mémoires et à l’histoire des harkis et de leurs familles et descendants.

Les harkis, de la mémoire à l’histoire ?

Cette manifestation est soutenue par l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre et l’Académie de Lyon.
Ces journées prennent place dans la suite des rencontres mémorielles franco-algériennes que Coup de Soleil en Auvergne-Rhône-Alpes et différents partenaires organisent depuis 4 ans avec le soutien de la Ville de Lyon.
Elles se tiendront dans les salons de l’Hôtel de Ville de Lyon, avec une présentation de l’exposition de l’ONaCVG sur les harkis.


Vendredi 3 octobre

14h  Accueil du public

14h30 Mot d’accueil et d’ouverture par Monsieur le Maire de Lyon, en présence de :
– Arnaud Papillon, chef du département de la mémoire de l’ONaCVG ;
– Tramor Quemeneur, historien et directeur de projet, chargé des questions mémorielles sur la colonisation et la guerre d’Algérie, à la présidence de la République française ;
– Fatma Kefif, présidente de l’Union nationale des anciens combattants français musulmans et leurs enfants ;
– Esma Gaudin Azzouz, présidente, et Michel Wilson, vice-président de l’association Coup de Soleil en Auvergne-Rhône-Alpes.

15h Revenir sur l’histoire des harkis : quels enjeux ? La difficile émergence de l’histoire des harkis en France, Abderahmen Moumen, historien, chercheur associé à TELEMMe (Université de Provence), membre du conseil scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes, il est spécialiste de la guerre d’Algérie et des enjeux mémoriels.

16h Les harkis. Les raisons d’un long silence, Mohand Hamoumou, sociologue, président d’AJIR pour les Harkis (Association Justice Information Réparation), docteur en sociologie (EHESS), diplômé de l’Essec et en droit, a été successivement instituteur, enseignant à l’Université et en Grandes Ecoles, DRH au sein de deux groupes internationaux, et maire de Volvic. Membre du conseil scientifique de la Fondation de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, il est l’auteur de la première thèse publiée sur l’histoire des Harkis.

17h L’histoire des harkis du point de vue de l’Algérie, où en est-on ? Pierre Daum, journaliste, ancien collaborateur de Libération, il est l’auteur de Ni valise ni cercueil, les Pieds-noirs restés en Algérie après l’indépendance, avec une préface de Benjamin Stora (Actes Sud, 2012) et signe en 2015, toujours chez Actes Sud, Le dernier tabou. Les « harkis » restés en Algérie après l’indépendance, poursuivant ainsi ses travaux sur les zones d’ombres du passé colonial de la France.

19h  au cinéma voisin l’Opéra, 6 rue Joseph Serlin :

Projection du film de Philippe Faucon, Les harkis
Le débat qui suivra sera animé par Tramor Quemeneur, Historien, enseignant à l’université Paris-8, spécialiste des questions mémorielles sur la colonisation et la guerre d’Algérie et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. Il est directeur de projet, chargé des questions mémorielles sur la colonisation et la guerre d’Algérie, à la présidence de la République française, et secrétaire de la commission mixte d’historiens français et algériens.


Samedi 4 octobre 2025

10h Les cimetières harkis dans les camps, Saint-Maurice l’Ardoise, Rivesaltes
Table ronde animée par Abderahmen Moumen, historien
Lucie Peytermann, (journaliste, AFP) – en visioconférence –  Grand reporter à l’AFP, autrice d’une enquête sur les cimetières oubliés des enfants harkis.
Nadia Ghouafria, Présidente de l’association Soraya, elle s’investit dans la préservation de la mémoire des harkis et se bat pour que le cimetière oublié de Saint-Maurice-l’Ardoise soit retrouvé et réhabilité.
Marie Gougache, Collectif des familles de disparus de Rivesaltes et Perpignan, Présidente d’AJIR pour les Harkis Ile de France

11h Les mobilisations Table ronde animée par Michel Wilson (Coup de soleil)

Katia Khemache, 1975, 1991, La révolte de la « seconde génération ». Docteure en histoire et professeure d’histoire-géographie en Gironde, Katia Khémache a adapté une partie de sa thèse sur La relation entre les pouvoirs publics français et la population harkie lot-et-garonnaise de 1962 à nos jours : Regards sur des pratiques administratives postcoloniales.
Said Mérabti, militant associatif. De la Marche pour l’égalité et contre le racisme au militantisme harki. Saïd Merabti, né pendant la guerre d’indépendance, fils de harki exilé en 1962, a grandi dans les quartiers Nord de Marseille. L’engagement a été l’une des constantes de sa vie de citoyen. Outre des mandats syndicaux et politiques, il a assumé successivement, et sans contradiction, la défense de la culture berbère, les combats antiracistes et les revendications de reconnaissances des familles harkies.
Mohamed Haddouche, militant associatif. Mohamed Haddouche a milité dans des associations de et pour les Harkis : CFMRAA de feu M’hamed LARADJI, au CNMF avec André Wormser, à Génériques (une association qui travaillait sur l’histoire des populations venues d’ailleurs en France) et à AJIR (cofondateur, ancien Président, actuellement trésorier). Il est actuellement président du Fonds de dotation pour la mémoire des harkis.

Charles Tamazount. L’action juridique pour faire droit. Président du Comité Harkis et Vérité, avec son frère, il a fait condamner la France par la Cour européenne des droits de l’homme pour les conditions de vie indignes dans les camps qui les ont accueillis après l’indépendance de l’Algérie.

12h30 Buffet payant préparé par l’association Cannelle et Piment, sur réservation

14h Les harkis dans les arts  Table ronde animée par Just Jolivet (ONaCVG)

Vincent Marie, historien, Les harkis dans le cinéma. Titulaire d’un doctorat liant histoire et bande dessinée, commissaire d’expositions, directeur de publication, cet agrégé d’histoire enseigne le cinéma au lycée Philippe Lamour de Nîmes et la sémiologie de l’image à l’Université de Montpellier 3

Fadhela Benammar-Koly, Le travail sur les tisseuses de Lodève. Vice présidente de la communauté de communes de Lodève, conseillère régionale, Fadelha Benammar-Koly milite pour garder trace de l’histoire des femmes d’anciens harkis à l’origine de la manufacture de tapis de Lodève.

15h Les harkis en images Table ronde animée par Pierre-Jérôme Biscarat (ONaCVG)
Vincent Marie

Axel Graisely ou Lobé, auteurs de « Les harkis, une tragédie française », éditions Présence 2023 (à confirmer)

16h Projection du documentaire « Le mouchoir de mon père ». Avec Farid Haroud, réalisateu

Farid Haroud est Journaliste pour la télévision, réalisateur de documentaire
et auteur. Dans son documentaire, il revient sur l’histoire douloureuse de son père.

Source : Histoire coloniale et postcoloniale – Édition du 15 septembre au 1er octobre 2025 https://histoirecoloniale.net/les-harkis-de-la-memoire-a-lhistoire-un-colloque-a-lyon-les-3-et-4-octobre-2025/

« France/Algérie de Bugeaud à Retailleau » – Rencontre en visio interactive avec Alain Ruscio et Fabrice Riceputi – 03/10/2025 à 20 h

Les deux historiens membres de la rédaction d’histoirecoloniale.net échangeront et répondront à vos questions. Prenez vos billets !

Fabrice Riceputi et Alain Ruscio lors d’une conférence commune en 2024 à Toul sur la torture en Algérie

Rendez-vous avec histoirecoloniale.net :

La France et l’Algérie, de Bugeaud à Retailleau : une rencontre interactive en visio avec Alain Ruscio et Fabrice Riceputi le 3 octobre à 20 h

En mars dernier, évoquant des « Oradour » en Algérie, le journaliste Jean-Michel Aphatie faisait éclater au grand jour un phénomène bien connu des historiens du colonial et du postcolonial : la persistance, en dépit de leurs nombreux travaux, d’un solide déni national sur ce que fut réellement l’histoire coloniale de l’Algérie et, plus largement, celle de la colonisation en général. Davantage, la polémique a vu ressurgir chez certains des tentatives de réhabilitation du colonialisme, dans des temps où, de Trump à Poutine en passant par Netanyahou, se produit dans le monde un inquiétant revival du colonialisme et de l’impérialisme.

Les historiens Alain Ruscio et Fabrice Riceputi, tous deux historiens du colonial et membres de la rédaction d’histoirecoloniale.net, échangeront sur ces questions en visio et en direct le vendredi 3 octobre à 20 h.

L’inscription – à prix libre – est nécessaire. Elle se fait en cliquant sur ce lien. Vous recevrez alors une adresse électronique pour poser des questions à l’avance, puis vous pourrez également intervenir ensuite sur le tchat de Zoom.

Source : Histoire coloniale et postcoloniale – Edition du 15 septembre au 1er octobre 2025 https://histoirecoloniale.net/la-france-et-lalgerie-de-bugeaud-a-retailleau-une-rencontre-interactive-en-visio-avec-alain-ruscio-et-fabrice-riceputi-le-3-octobre-a-20-h/

L’Étranger d’Albert Camus : la première bande-annonce de l’adaptation – Hocine Bouhadjera (sortie en salle le 29/10/2025)

Le célèbre cinéaste français François Ozon s’attaque à un monument de la littérature avec l’adaptation de L’Étranger, le chef-d’œuvre absurde d’Albert Camus, publié en 1942. La bande-annonce du film tant attendu a été dévoilée, mettant en lumière l’acteur Benjamin Voisin dans le rôle de Meursault, l’anti-héros emblématique du roman, dans un noir et blanc qui allie sensualité et mélancolie.

L’ adaptation met en scène Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, qui vit sa vie de manière détachée et sans émotion. Après avoir enterré sa mère sans affect, il entame une liaison avec Marie, une collègue, et continue son quotidien. Mais un événement tragique survient lorsqu’il se laisse entraîner dans une histoire de violence par son voisin Raymond. L’ histoire culmine sur une plage sous un soleil de plomb, où Meursault commet un acte irréversible…

Il sortira en salles le 29 octobre prochain, et est sélectionné en compétition officielle à la 82e Mostra de Venise, qui débute aujourd’hui. François Ozon, réalisateur prolifique, signe ainsi son 24e long-métrage en près de 30 ans de carrière. 

Source : L’ ActuaLitté – 27/08/2025 https://actualitte.com/article/125784/bande-annonce/l-etranger-d-albert-camus-la-premiere-bande-annonce-de-l-adaptation

L’engagement anticolonial de Frantz Fanon à Blida de 1953 à 1956 – Abdenour Zahzah (sortie en salle le 23/07/2025)

« Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital psychiatrique Blida-Joinville, au temps où le Docteur Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956 » un film d’Abdenour Zahzah

Sortie nationale : mercredi 23 juillet 2025
Avant-première : mardi 22 juillet 2025 à 20 h, cinéma Saint-André-des-Arts, Paris

Docteur Frantz Fanon

Clara Ménard

Le réalisateur algérien Abdenour Zahzah met en lumière la genèse de l’engagement anticolonial du jeune psychiatre noir à l’hôpital de Blida-Joinville de 1953 à 1956.

En 1953, Frantz Fanon prend le poste de cinquième médecin-chef à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville. Français d’origine martiniquaise, il se heurte rapidement à la réalité coloniale de l’Algérie française, notamment aux principes de l’école d’Alger de psychiatrie. Fondée en 1933 par Antoine Porot, celle-ci se base sur la théorie raciale du primitivisme, qui considère le Nord-Africain comme un être végétatif et impulsif, dépourvu de morale.

Dans cet hôpital, les méthodes employées sont jugées désuètes par Fanon : « Le temps où la psychiatrie était uniquement liée à l’hygiène est révolu. » En opposition, il pratique la psychothérapie institutionnelle, héritée de François Tosquelles, où l’on ne distingue plus, afin de faciliter leur réintégration sociale, les soignés des soignants. Il aménage un terrain de football et des ateliers de couture, organise des sorties dans la nature, prévoit une messe de Noël commune au personnel et aux internés. Il lutte contre la dépersonnalisation et la déshumanisation – effets psychologiques du système colonial sur ceux qui le subissent – en interdisant par exemple l’usage de sobriquet pour désigner les patients, ou en leur faisant porter leurs propres vêtements. S’il rencontre des oppositions, le personnel et certains collègues de sa génération finissent par adhérer à ces changements.

À travers son travail de psychiatre, Fanon développe sa pensée politique. À ses yeux, « un pays colonial est un pays raciste ». Il ne s’étonne donc pas de constater qu’à Blida, les patients français et musulmans sont séparés dans des pavillons différents. Il l’explique simplement : « L’hôpital ressemble au reste du pays : quartiers européens pour une minorité, villages nègres pour le reste de la population. »

À mesure que le film progresse, les tensions s’accentuent. Bien que l’État français ne le reconnaisse pas encore, la guerre se répand en Algérie. Elle s’infiltre peu à peu au sein de l’hôpital. Certains membres du personnel se rallient au Front de Libération Nationale (FLN), quitte à y laisser la vie. Sensible à la cause, Fanon accepte de soigner les militants algériens. L’un d’eux, traumatisé par le viol des femmes de son village, se fait interner volontairement. On le sollicite également pour examiner deux adolescents algériens avant leur jugement. Trop jeunes pour rejoindre les maquis, ils assassinent leur ami français en représailles du massacre de Rivet, où une trentaine d’Algériens sont tués par une milice française.

En parallèle, face à l’augmentation du nombre d’actions du FLN, les forces de l’ordre multiplient les interrogatoires, où la torture devient monnaie courante. Les effets sur ceux qui la pratiquent sont inquiétants : un commissaire se met à battre sa famille, ne supportant plus que l’on s’oppose à lui. Fanon accepte de soigner les tortionnaires et se sert de cette expérience pour collaborer, à partir de 1957, à l’organe central de presse du FLN en tant que spécialiste des problèmes de torture. Cet aspect de son engagement n’est toutefois pas montré dans le film, le récit s’arrêtant en 1956. Si on devine de la part du réalisateur une volonté de se rapprocher du documentaire, par le choix d’un long titre descriptif, du noir et blanc, ou d’ajout d’images d’archives, l’œuvre reste discrète sur les liens entre Fanon et le FLN. Leur première et seule apparition commune, 15 minutes avant la fin, ne permet pas de définir la nature de leur relation. Le choix de l’implicite est donc fait, quitte à laisser les spectateurs peu familiers du personnage avec quelques interrogations.

Source : L’Histoire – 20/07/2025 https://www.lhistoire.fr/cin%C3%A9ma/docteur-frantz-fanon

En complément

https://anpnpa.fr/le-souffle-fanon-viviane-candas/