Revenons sur le 17 octobre 1961, sur ce qu’il fut – bien sûr un massacre colonial au cœur de Paris, mais aussi la plus sanglante répression ouvrière depuis les fusillés de la Commune -, sur le si long silence qui a suivi – silence d’État, des deux côtés de la Méditerranée -, sur les fortes mobilisations de cette année pour le 60ème anniversaire du massacre – mobilisations populaires sur la rive nord -, enfin sur l’instrumentalisation qui en a été faite, les dérapages politiques et les tensions qui en découlent entre nos deux pays.
lire l’article complet de Jacques Pradel.
Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes – publié le 3 décembre 2021
En juin dernier, un groupe de 18 jeunes « issus de familles qui ont intimement vécu la guerre d’Algérie » a été mis en place sous la houlette de Cécile Renault, chargée de mission à l’Élysée de la suite à donner au rapport Stora. Mêlant descendants de membres du FLN, de Harkis, d’appelés et militaires français et de pieds-noirs, le groupe, qui s’est régulièrement réuni pour échanger autour du thème « histoire et réconciliation », a adressé le 30 novembre une série de ‘propositions’ au président Macron.
Voici leur texte
et un article du Monde à ce propos.
à propos des « préconisations » du rapport Stora – modifié le 11 juillet 2021
Texte de la lettre ouverte au Président de la République :
Marseille le 10 juillet 2021
Monsieur Emmanuel Macron
Président de la République
Palais de l’Élysée
55 Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Objet : Lettre ouverte initiée par l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs amis
Monsieur le Président,
Le 20 janvier dernier, Monsieur Benjamin Stora vous remettait le rapport sur les « Questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ». Dans votre communiqué de ce même jour vous avez salué « la qualité de ce travail conduit dans un esprit d’ouverture, d’écoute et de respect de tous ». Nous partageons cette appréciation.
Il est, aujourd’hui, venu le temps des actions concrètes, des traductions tangibles pour avancer sur le chemin de la reconnaissance de toutes les mémoires, de toutes les douleurs. Il est venu le temps de concrétiser les préconisations du rapport afin d’établir des ponts entre les deux rives par la culture, la science, l’enseignement et les échanges de toutes natures.
Monsieur Benjamin Stora a formulé plusieurs préconisations. Elles peuvent paraître incomplètes, voire insuffisantes. Cependant nous les pensons nécessaires. Elles nous feront avancer sur le chemin des vérités, des réconciliations et de l’apaisement. Elles permettront d’ouvrir de nouvelles perspectives dont nous, Français et Algériens, avons tant besoin.
Monsieur le Président, des crimes ont été commis en Algérie au nom de l’État français. Au nom de la France reconnaissez ces crimes ; des enfumades par les généraux Bugeaud et Cavaignac, aux assassinats de patriotes algériens comme de femmes et d’hommes d’honneur français par les Aussaresses, OAS et autres criminels de guerre ; sans oublier le statut de l’indigénat, véritable apartheid institutionnalisé, l’abandon des Harkis et la torture pratiquée à grande échelle dont le viol. « Le viol, c’est ce qu’il y a de pire pour une femme : c’est la négation d’elle-même ». Demandez, Monsieur le Président, à Louisette Ighilahriz, auteure de cette phrase, d’accorder le pardon à ses tortionnaires, et en même temps, honorez ce médecin militaire de la 10e DP qui l’a soustraite des mains criminelles.
Dire, comme vous l’avez fait en 2017 dans une déclaration à un organe de presse, « La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie » est une vérité historique dont la reconnaissance honore notre Nation et porte haut les valeurs de la République.
Agissez, Monsieur le Président, pour permettre l’écriture d’une histoire lucide et dépassionnée de la France en Algérie, dans la complexité des moments et des parcours individuels. Contribuez ainsi, Monsieur le Président de la République, à ouvrir des relations paisibles et fécondes entre les peuples de France et d’Algérie.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.
Premiers signataires :
Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre (4ACG).
Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA).
Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs amis (ANPNPA).
Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO).
Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP).
Réfractaires non-violents à la guerre d’Algérie.
SOS racisme.
Les organisations progressistes se mobilisent contre la tenue du congrès du R.N. à Perpignan – publié le 30 avril 2021
Contre la tenue du congrès R.N. à Perpignan
Appel des organisations des Pyrénées Orientales
Lettre du collectif « Pour une histoire Franco-Algérienne non falsifiée » au préfet de Perpignan – publié le 30 avril 2021
Organisations départementales signataires : ANPNPA (Association des pieds noirs progressistes), FNACA, AFPS, Agaureps-Prométhée, ASTI, CGT, Coup de soleil, Femmes solidaires, FSU, Ligue des Droits de l’Homme, Mouvement de la paix, MRAP, NPA, PCF, PG, RCP, Solidaires, Survie. Génération.s. Groupe d’action France Insoumise, CNT66
A l’attention de
Préfet des Pyrénées Orientales
Perpignan le 05 mai 2021.
Monsieur le Préfet,
Comme vous le savez, l’ADIMAD, association composée d’anciens activistes et de nostalgiques de l’OAS, appelle tous les ans ses adhérents à se rassembler devant l’entrée du Cimetière Nord de Perpignan, puis à se rendre devant la stèle OAS érigée en 2003 avec le soutien du maire de Perpignan.
Notre collectif, constitué en 2005, s’élève, depuis 15 ans, contre la présence de cette stèle dans un lieu public dédié au recueillement. Depuis cette date nous avons interpellé, sans succès, la mairie de Perpignan pour qu’elle soit retirée.
Cette cérémonie, censée se dérouler le 7 juin, est organisée dans le but de rendre « hommage à la mémoire des fusillés et combattants morts pour l’Algérie Française » en particulier les chefs OAS, BASTIEN-THIRY, DEGUELDRE, DOVECAR et PIEGTS.
Or il s’avère, comme nous le savons tous, que ces deux derniers ont été reconnus coupables, condamnés et exécutés en juin 1962, pour le meurtre de Roger GAVOURY, haut fonctionnaire de l’Etat, que le premier a été l’organisateur de l’attentat du Petit Clamart, le 22 août 1962, contre le chef de l’Etat. Quant à DEGUELDRE il fut le créateur et responsable des commandos Delta.
Pour mémoire, l’OAS est responsable, parmi des centaines d’autres, des assassinats suivants :
25/01/1961 Maitre POPIE avocat Pied Noir à Alger.
31/03/1961 Le maire d’Evian
31/05/1961 Commissaire principal à Alger M. GAVOURY
07/02/1962 Bombe chez M. MALRAUX
15/03/1962 Exécution de 6 dirigeants sociaux culturels à Alger
22/03/1962 Attaque de blindés de la gendarmerie 18 victimes
Nous considérons que cette cérémonie revêt une forme d’apologie de crimes de guerre par ailleurs constitutive d’un trouble réel à l’ordre public. Cette manifestation, tolérée depuis le début, porte atteinte au crédit de l’Etat ainsi qu’à la mémoire de toutes celles et tous ceux, fonctionnaires au service des institutions républicaines et victimes civiles ou militaires, qui ont perdu la vie pendant cette guerre.
Non content d’avoir activement œuvré pour l’érection de cette stèle, le maire de l’époque, pied noir, se permettait le 19 mars de chaque année, de mettre en berne le drapeau de la République, devant les caméras de télévision. Cet acte est un affront aux familles qui ont perdu 30 000 de leurs enfants dans cette guerre.
Le nouveau maire, lui, va encore plus loin. Le 19 mars 2021, il a osé organiser une exposition de photos de massacres attribués au FLN, issues d’une seule source. Alors que le chef de l’état œuvre pour une réconciliation avec l’Algérie, M. Aliot jette de l’huile sur le feu.
Nous vous demandons de prendre toutes les mesures afin de ne pas autoriser une telle commémoration. Nous sommes disposés à en débattre avec vous.
Dans l’attente d’une réponse rapide, veuillez agréer Monsieur le Préfet, l’assurance de notre considération distinguée.
Pour les organisations signataires.
Jacki MALLEA
Pied Noir – Membre fondateur de l’Association des Pieds Noirs Progressistes.
1 rue du Pic Néoulous.
66560 Ortaffa
Tribune des généraux – publié le 29 avril 2021
Le 19 mars à Perpignan. (publié le 22 mars 2021)
Le 19 mars à Perpignan.
Se mobilisant contre Louis Aliot, le maire RN de Perpignan qui refuse de reconnaitre le 19 mars comme date symbolique de la fin de la guerre d’Algérie, le collectif « pour une histoire franco-algérienne non falsifiée » a tenu une conférence de presse qui dénonce cette attitude du maire, rapportée dans un article du journal l’Indépendant
Notre ami Jacki Mallea témoigne dans le Travailleur Catalan de ce que fut pour lui le 19 mars 62 : la fin d’un cauchemar
Déclaration de l’ANPNPA sur le rapport Stora – publié le 9/02/2021
Mémoires vives de l’Algérie en France – publié le 23/01/21
Notre ami Bernard Zimmermann nous donne ici, « Mémoires vives de l’Algérie en France« , une rapide présentation d’ouvrages collectifs sur la mémoire, d’auteurs originaires du Maghreb, publiés à Bleu Autour sous la direction de Leïla Sebbar. Bernard, lui même écrivain, contribue à ce travail collectif qui se poursuit sur la mémoire. Il a par ailleurs publié plusieurs romans et essais, dont Les résistances pieds-noires à l’OAS
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=14877.
Quand l’histoire me/nous rattrape – publié le14/01/2021
Quand l’histoire me/nous rattrape, pat notre ami Jacky Malléa.