Un article de Delphine Renard, une des victimes de l’OAS (8 février 2012)

Dans le Monde, le point de vue remarquable de Delphine Renard, victime de l’attentat OAS dirigé contre André Malraux le 7 février 1962 : pour remettre la mémoire à sa place ! Merci d’être sortie du silence en ces temps de guerre des mémoires.

Guerre d’Algérie : l’histoire en révision
Point de vue | LEMONDE.FR | 07.02.12 | 09h22
par Delphine Renard, pour l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS
Dans quelques semaines, seront commémorés, ici et là, le cinquantième anniversaire des Accords d’Évian puis celui de l’accès de l’Algérie à l’indépendance. Ces événements ont mis fin à des mois de terreur, orchestrée, des deux côtés de la Méditerranée, par les factieux de l’OAS, Organisation armée secrète, créée en février 1961 pour s’opposer à la politique de décolonisation mise en place par le général de Gaulle.
Longtemps, la guerre d’Algérie, épisode honteux qui a souillé la France d’après-1945, a fait l’objet d’un consensus de refoulement collectif, malgré les initiatives courageuses de certains historiens tels que Benjamin Stora.
Aujourd’hui, le tabou tombe.
Paris a été, le 6 octobre 2011, la première institution française à témoigner officiellement de reconnaissance à l’égard des victimes en leur dédiant un monument au cimetière du Père Lachaise. Ce geste demeure cependant isolé. En effet, loin d’une condamnation rétrospective des 2.700 assassinats perpétrés par les nostalgiques de l’empire colonial, nous assistons au contraire à une consécration de leur mémoire, au mépris des victimes de leurs actes odieux.Continue reading

PERPIGNAN, janvier 2012 : POUR UNE HISTOIRE FRANCO-ALGÉRIENNE NON FALSIFIÉE (18/1/2012)

Une quinzaine d’organisations progressistes des Pyrénées Orientales se sont regroupées d’une part pour protester contre les tentatives des nostalgiques de l’Algérie française de réhabiliter l’idée coloniale, et d’autre part pour œuvrer à l’écriture d’une histoire franco-algérienne qui ne soit pas falsifiée.
Ce collectif, «Pour une histoire franco-algérienne non falsifiée», est constitué des organisations suivantes (liste provisoire): ANPNPA, ASTI, ATTAC, CGT, Coup de soleil, EELV, FSU, Ligues des Droits de l’Homme, Femmes solidaires, Mouvement de la paix, MRAP, NPA, PCF, PG, Survie.

Déclaration du collectif

En cette année anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie et de la défaite du colonialisme français, le  Collectif a décidé une journée d’initiatives, le lundi 23 janvier. Ces initiatives prennent tout leur sens, en particulier à Perpignan où la mairie a accepté et favorisé en 2003 l’érection dans le cimetière nord d’une stèle dédiée à l’OAS, puis en 2007 l’édification derrière le couvent Saine Claire du «mur des disparus» qui ignore bien des personnes, françaises et algériennes, disparues en Algérie entre 1954 et 1963. Aujourd’hui, dans ce même couvent Sainte Claire, elle s’apprête à inaugurer le 28 janvier prochain un «Centre national de documentation des Français d’Algérie» dont la conception et la gestion ont été confiées au «Cercle algérianiste», une association de nostalgiques de l’Algérie française qui n’a aucune légitimité pour représenter l’ensemble des Français d’Algérie. Une inauguration à laquelle Marine Le Pen, porte-parole de l’extrême-droite xénophobe et raciste, envisage de participer. (…)

lire l’article entier

Communiqué dénonçant les tentatives de réhabilitation des criminels de la guerre d’Algérie (7/12/2011)

Les membres du bureau de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis, réunis à Marseille le 29 novembre 2011, dénoncent, avec la plus grande fermeté la multiplication des tentatives de réhabilitation de criminels de la guerre d’Algérie.

Ainsi en est-il au plan national avec des initiatives prises au plus haut au niveau politique :

Remise de la légion d’honneur à Jean François Collin, soldat déserteur et nervi de l’OAS aujourd’hui président de l’ADIMAD, qui s’empressa de dédier sa décoration « à tous les combattants de l’OAS tombés les armes à la main ou fusillés par le plus grand traître de l’histoire de France », comprendre le général De Gaulle ;

Décision prise par le Ministre de la Défense Longuet du transfert aux Invalides des cendres du général Bigeard, ce tortionnaire en chef lors des guerres coloniales ;

Elévation à la dignité de grand croix dans l’ordre de la légion d’honneur d’Hélie Denoix de Saint Marc, putschiste d’avril 1961, récemment décoré par le président de la République Nicolas Sarkosy en personne !

Ainsi en est-il au plan local, comme à Darney dans les Vosges avec les hommages rendus au chef OAS Antoine Argoud, ou récemment à Beziers où le maire UMP, en contradiction avec un arrêt du Conseil d’Etat, refuse de faire enlever du cimetière municipal une stèle érigée à la gloire de quatre tueurs de l’OAS.

 

Prises par ou avec le soutien des plus hautes autorités françaises, ces initiatives s’inscrivent dans une campagne de justification du passé colonial, risette préélectorale adressée aux tenants de la droite extrême, qui ne peut que compromettre tout effort de réconciliation durable entre la France et l’Algérie.

 

Il est regrettable que chaque fois que les relations franco-algériennes évoluent favorablement, et c’était le cas après les déplacements effectués en mai dernier à Alger par messieurs Raffarin et Juppé, des initiatives de cette nature soient prises qui alimentent la méfiance des autorités algériennes sur les intentions et la volonté réelle du gouvernement français et qui déclenchent des polémiques qui nuisent au rapprochement de nos deux peuples.

Les membres de l’ANPNPA demandent que 2012, cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, soit au contraire l’occasion d’actes symboliques et d’initiatives politiques fortes allant dans le sens d’un tel rapprochement et d’une réconciliation active de nos pays.

Une importante décision du Conseil d’Etat ! ( publié le 21 novembre 2011)

Une stèle dédiée à l’OAS n’a pas sa place dans un cimetière

Le Conseil d’Etat confirme l’annulation de l’arrêté du maire de Marignane accordant à l’Association amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française (ADIMAD), l’autorisation d’occuper un emplacement dans le cimetière pour y ériger une stèle, laquelle ne constituait pas un simple monument commémoratif à la mémoire de personnes défuntes mais manifestait une prise de position politique et procèdait à l’apologie de faits criminels. En effet, en délivrant cette autorisation, le maire a autorisé l’occupation du domaine public communal pour un usage qui, d’une part, n’était pas compatible avec la destination normale d’un cimetière et, d’autre part, était de nature à entraîner des troubles à l’ordre public. C’est à bon droit qu’il a été fait injonction au maire de procéder à l’enlèvement de la stèle.

pour lire l’arrêt et ses motifs

Communiqué au sujet de la stèle du Père Lachaise (30 octobre 2011)

Les membres de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs amis (http://www.anpnpa.org/) réunis en Assemblée Générale le 15 octobre 2011 saluent l’initiative prise par le conseil municipal et le Maire de Paris à l’instigation de l’ANPROMEVO et avec l’appui de nombreuses associations, d’ériger une plaque commémorative à la mémoire des victimes de l’OAS en France et en Algérie.

La folie meurtrière de l’OAS, outre que d’avoir terriblement assombri la fin de la guerre de libération du peuple algérien, a rendu infranchissable le fossé de méfiance qui s’était creusé entre les communautés vivant alors en Algérie. Les membres de l’ANPNPA considèrent ainsi que l’OAS est la première responsable de l’exode de la grande majorité des pieds noirs, persuadés de l’impossibilité d’une cohabitation sereine dans l’Algérie nouvelle.

Les membres de l’ANPNPA n’en sont que plus indignés du recyclage des anciens nervis de l’OAS dans l’extrême droite française , et plus encore des hommages qui sont parfois rendus à ceux d’entre eux qui furent condamnés à mort et exécutés en raison de la gravité de leurs forfaits.