Non à une stèle à la gloire de Bigeard ! (publié le 26/10/2012)

Réunie en assemblée générale les 6 et 7 octobre, l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis s’insurge contre la décision prise par Jean Yves Le Drian, ministre socialiste de la défense, d »inaugurer  à Frégus une stèle à la mémoire du général Bigeard. Aux yeux de tous les démocrates,  Bigeard restera l’apôtre et le praticien de la torture systématisée et de l’assassinat dans les caves obscures de la villa Sésini à Alger, le sinistre inventeur des « crevettes bigeard » lâchées d’hélicoptère les pieds scellés dans un bloc de ciment et dont les cadavres échouaient sur les plages de l’Algérois, le tortionnaire qui jamais ne reconnu ni ne regretta ses crimes, de la ‘disparition’ de Maurice Audin à la pendaison de Larbi Ben M’Hidi et au meurtre de milliers d’autres algériens luttant pour l’indépendance de leur pays.

 Le précédent gouvernement avait été contraint de retirer le projet du ministre de la défense de l’époque, Gérard Longuet, d’un transfert des cendres du général Bigeard aux Invalides. Que ce projet, celui d’un homme marqué à l’extrême droite, soit réactivé sous une forme nouvelle par l’actuel gouvernement socialiste est inacceptable. Honorer ainsi Bigeard, sinistre tortionnaire en chef lors des guerres coloniales, serait une insulte à l‘histoire ; à l’honneur de notre pays, aux peuples et aux pays qui se sont libérés.

Plutôt qu’insulte et provocation, notre pays se doit aujourd’hui d’adresser à l’Algérie un message de paix, de réconciliation et d’amitié. L’ANPNPA demande au gouvernement de renoncer à ce projet de stèle à la gloire de Bigeard.

 

Un article de Delphine Renard, une des victimes de l’OAS (8 février 2012)

Dans le Monde, le point de vue remarquable de Delphine Renard, victime de l’attentat OAS dirigé contre André Malraux le 7 février 1962 : pour remettre la mémoire à sa place ! Merci d’être sortie du silence en ces temps de guerre des mémoires.

Guerre d’Algérie : l’histoire en révision
Point de vue | LEMONDE.FR | 07.02.12 | 09h22
par Delphine Renard, pour l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS
Dans quelques semaines, seront commémorés, ici et là, le cinquantième anniversaire des Accords d’Évian puis celui de l’accès de l’Algérie à l’indépendance. Ces événements ont mis fin à des mois de terreur, orchestrée, des deux côtés de la Méditerranée, par les factieux de l’OAS, Organisation armée secrète, créée en février 1961 pour s’opposer à la politique de décolonisation mise en place par le général de Gaulle.
Longtemps, la guerre d’Algérie, épisode honteux qui a souillé la France d’après-1945, a fait l’objet d’un consensus de refoulement collectif, malgré les initiatives courageuses de certains historiens tels que Benjamin Stora.
Aujourd’hui, le tabou tombe.
Paris a été, le 6 octobre 2011, la première institution française à témoigner officiellement de reconnaissance à l’égard des victimes en leur dédiant un monument au cimetière du Père Lachaise. Ce geste demeure cependant isolé. En effet, loin d’une condamnation rétrospective des 2.700 assassinats perpétrés par les nostalgiques de l’empire colonial, nous assistons au contraire à une consécration de leur mémoire, au mépris des victimes de leurs actes odieux.Continue reading

PERPIGNAN, janvier 2012 : POUR UNE HISTOIRE FRANCO-ALGÉRIENNE NON FALSIFIÉE (18/1/2012)

Une quinzaine d’organisations progressistes des Pyrénées Orientales se sont regroupées d’une part pour protester contre les tentatives des nostalgiques de l’Algérie française de réhabiliter l’idée coloniale, et d’autre part pour œuvrer à l’écriture d’une histoire franco-algérienne qui ne soit pas falsifiée.
Ce collectif, «Pour une histoire franco-algérienne non falsifiée», est constitué des organisations suivantes (liste provisoire): ANPNPA, ASTI, ATTAC, CGT, Coup de soleil, EELV, FSU, Ligues des Droits de l’Homme, Femmes solidaires, Mouvement de la paix, MRAP, NPA, PCF, PG, Survie.

Déclaration du collectif

En cette année anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie et de la défaite du colonialisme français, le  Collectif a décidé une journée d’initiatives, le lundi 23 janvier. Ces initiatives prennent tout leur sens, en particulier à Perpignan où la mairie a accepté et favorisé en 2003 l’érection dans le cimetière nord d’une stèle dédiée à l’OAS, puis en 2007 l’édification derrière le couvent Saine Claire du «mur des disparus» qui ignore bien des personnes, françaises et algériennes, disparues en Algérie entre 1954 et 1963. Aujourd’hui, dans ce même couvent Sainte Claire, elle s’apprête à inaugurer le 28 janvier prochain un «Centre national de documentation des Français d’Algérie» dont la conception et la gestion ont été confiées au «Cercle algérianiste», une association de nostalgiques de l’Algérie française qui n’a aucune légitimité pour représenter l’ensemble des Français d’Algérie. Une inauguration à laquelle Marine Le Pen, porte-parole de l’extrême-droite xénophobe et raciste, envisage de participer. (…)

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La guerre d’Algérie, images et représentations : à Paris, du 24 janvier au 2 février 2012 (18/1/2012)

Un événement organisé par le Forum des Images, 2 rue du Cinéma au Forum des Halles, Paris 1er : avec le soutien de la Mairie de Paris .
Des films, des fictions, des documentaires, des archives, des conférences, des rencontres avec les cinéastes, une exposition de photographies, une concentration d’histoire à ne pas manquer !

tous les détails en suivant ce lien :
La guerre d’Algérie, images et représentations | Forum des Images

 

« Traverser sans la voir », de Christine Peyret, aux Editions du Roure (18/1/2012)

TRAVERSER SANS LA VOIR, un catalogue d’art engagé, préface de Benjamin Stora

« … L’enfance, la guerre, la Méditerranée : trois personnages qui s’entremêlent dans ce récit visuel des souvenirs perdus.
Ce petit livre, catalogue d’une exposition nomade, nous entraîne, au-delà des reproductions des toiles brodées, sur les chemins de la construction de l’oeuvre. Nous partageons avec l’auteur les recherches, les idées qui prennent forme, les rencontres qui font avancer, les doutes et aussi la force qui permet d’aller au bout de son projet.
La guerre coloniale dont il est question ici, n’est, hélas, qu’un modèle de guerre parmi d’autres, et son universalité a encore de beaux jours devant elle. Christine Peyret a voulu réunir, dans un dessein humaniste, tous les acteurs impliqués : les civils et les militaires, les adultes et les enfants, les vainqueurs et les vaincus, les vivants et les morts, et tendre la main au-dessus de l’abîme. »

exposition des toiles brodées et dédicace du catalogue au Maghreb des Livres, samedi 11 février de 19h30 à 20h30, Hôtel de Ville de Paris (merci à nos amis de Coup de Soleil)