une souillure Bigeard à Aix-les-Bains !!! (publié le 21 juin 2012)

Après l’ignominie des crevettes Bigeard à Alger, la menace d’une pollution Bigeard aux invalides, une souillure Bigeard à Aix-les-Bains ?

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Bruxelles, le 19 juin 2012
Bigeard : « la torture en Algérie était un mal nécessaire »

Le Dauphiné Libéré nous apprend dans son édition du 15.06.2012 que le maire UMP d’Aix-les-Bains  Dominique Dord inaugure, le 23 juin, un square portant le nom du général Bigeard.

(http://www.ledauphine.com/isere-nord/2012/06/14/la-mairie-va-inaugurer-un-square-marcel-bigeard-qui-ne-fait-pas-l-unanimite)

Attribuer le nom de Bigeard à un square n’est pas un évènement anodin en cette 50ème année de l’indépendance de l’Algérie. Alors que ce cinquantenaire doit être le moment opportun pour rapprocher les peuples Français et Algérien, de cicatriser les blessures de cette période, la municipalité d’Aix-les-Bains ravive la douleur des victimes de Bigeard et la colère de celles et ceux qui en France se sont opposés à ses méthodes.

Rappelons pour mémoire que Bigeard a été l’un des protagonistes de la bataille d’Alger en 1957. Il se livra à la torture, une pratique qu’il qualifia en juillet 2000 de «mal nécessaire». Le recours fréquent à la torture – supplice de la baignoire et utilisation de la gégène (décharges électriques) – avait été dénoncé en France par les intellectuels puis par quelques rares militaires, comme le général Jacques Pâris de la Bollardière, Compagnon de la Libération. Mais contrairement à Massu, qui a regretté l’usage de la torture, Bigeard n’avait émis aucun remord. « Je ne regrette rien ! » avait-il déclaré en 2007 à un quotidien Suisse.

Dans ces conditions, attribuer le nom de Bigeard à un square et diffuser l’information 2 jours avant les élections législatives, auxquelles Monsieur Dord était candidat, sonne comme  un signal aux tenants de l’Algérie française et de l’extrême droite. Cela constitue une provocation à l’endroit des défenseurs des droits de l’homme et du principe des peuples à disposer d’eux-mêmes. Aix-les-Bains mérite mieux que cela, ville de Savoie, région qui fut un haut lieu de résistance et de défense des valeurs de la République. Monsieur Dord se serait distingué en honorant une femme ou un homme de Paix. Je déplore qu’il ait préféré un tortionnaire.

Malika Benarab-Attou

Eurodéputée Les Verts/ALE

Mémoires croisées, une rencontre au Sénat le 9 mai 2012 (publié le 21/4/2012)

L’ ANPNPA a été invitée, en la personne de notre Président Jacques Pradel, à intervenir lors de ces rencontres organisées au Sénat par la Délégation Sénatoriale à l’outre-mer et le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage.

Pour tous ceux qui ne pourront pas s’y rendre, rendez vous en direct sur le site internet du Sénat ou en différé accessible en VOD.

tous les détails et les intervenants ici :  Mémoires croisées sénat mai 2012

« Comment j’ai tué le consul », de notre amie Anne Châtel-Demenge (publié le 8 mars 2012)

Anne Châtel-Demenge, notre amie de l’association « Coup de Soleil », vient de publier un livre que nous vous recommandons ! à partir du 8 mars dans toutes les librairies.

Le livre :

« Voyager, c’est partir à reculons sans savoir où on va ». Ce sentiment d’errance, la petite fille de quatre ans ballottée sur les flots méditerranéens ne cessera de l’éprouver. Pour atteindre enfin le port, il lui faudra remonter longtemps dans l’histoire d’une « grande famille » que d’énigmatiques portraits d’ancêtres lui laissent entrevoir. Du consul Deval, qui  reçut en 1827 le fameux « coup d’éventail » censé avoir déclenché la conquête de l’Algérie, à un grand banquier irlando-américain ou encore un peintre officiel de la Marine, sa quête entamera les certitudes de racines idéalisées. Affranchie du poids d’un roman familial emblématique de la colonisation, elle nouera des amitiés algériennes, actualisées par la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance.

L’auteur :

Anne Châtel-Demenge est née en 1943 à Constantine. De formation juridique, elle a exercé des fonctions de direction des ressources humaines avant de poursuivre une carrière de journaliste indépendante, essentiellement auprès du quotidien économique les Echos et (sous le pseudonyme d’Elisabeth Deval) de l’édition Rhône-Alpes du Monde. Elle vit et travaille à Grenoble.

 

Comment j’ai tué le consul, éditions de l’Aube, collection Regards d’ici, mars 2012, 227 p., 24 euros. Dans toutes les librairies à partir du 8 mars.

A propos du vote pied noir, par Roger Hillel. (publié le 16/2/2012)

La concomitance, dimanche 29 janvier, entre l’inauguration du centre de documentation des Français d’Algérie et le meeting de Marine le Pen a donné cours à un raccourci selon lequel les pieds-noirs voteraient massivement pour le Front National. Autant, cela peut s ‘appliquer au vote des adhérents du cercle algérianiste, cette association de pieds-noirs nostalgiques de l’Algérie française, autant, il serait faux de l’extrapoler à toute la communauté pied-noir.
Pour autant, il est patent que le vote pied-noir présente des caractéristiques qui traduisent une tendance certaine à droite, avec un penchant marqué pour l’extrême droite. Une étude récente, réalisée par deux chercheurs de l’IFOP clic pour lire ce rapport, basée sur des sondages et enquêtes d’opinion, permet de se faire une idée plus précise du comportement électoral de cette catégorie sociologique. Au premier tour de la présidentielle de 2002, une enquête IFOP « sortie des urnes » révélait que 30% des pieds-noirs avaient voté pour Jean-Marie Le Pen ou Bruno Mégret, soit 10 points de plus que la moyenne nationale. En 2007, même constatation: 31% des pieds-noirs avaient choisi Nicolas Sarkozy et 18% Jean-Marie Le Pen, soit pour ce dernier, environ 8 points au-dessus de la moyenne nationale.
Pour la présidentielle de 2012, les résultats des enquêtes d’opinion de l’Ifop, s’inscrivent dans la lignée des votes de 2002 et de 2007: Marine Le Pen obtient 28%, soit 8 points de plus que le score mesuré à l’échelon national. Pour Nicolas Sarkozy, on retrouve la prime à la droite avec une intention de vote majoré de 3,5% (22,5 contre 26%). Ce sur-vote au profit de la droite et surtout de l’extrême droite, se fait surtout aux dépens des candidats qualifiés de centristes (9 contre 15,5) et beaucoup moins aux dépens de François Hollande (26 contre 29%). A noter que les autres candidats de gauche, en particulier Jean-Luc Mélenchon, ne sont même pas mentionnés, ce qui en dit long sur la droitisation du vote pied-noir. Un phénomène qui a tendance à s’estomper avec les descendants des pieds-noirs, puisque, selon les mêmes enquêtes d’opinion, ils ne seraient que 24% a opter pour Marine Le Pen et 31% à voter pour François Hollande.

Roger Hillel

Commentaire de Jacques Pradel

Le tableau sur les intentions de vote en 2012 ne permet pas de conclure que les pieds noirs votent plus à droite que les non PN: les PN sont (hélas) vieux, nés en Algérie avant l’indépendance, il y a donc au moins 50 ans, et s’il est une chose claire c’est que les « vieux » votent  plus à droite (pas forcement à l’extrême droite) que les « jeunes ». Pour que la comparaison eût un sens il aurait fallu comparer les votes des PN avec des non PN de la même classe d’âge, ce qui n’a pas été le cas ! A l’appui de cette remarque, la catégorie « descendants de PN » , plus jeune que les autres, vote elle un poil plus à gauche (enfin Hollande ) et franchement moins à droite et un peu plus FN ; mais cette conclusion est également faussée par le fait que  le vote de ces descendants de PN n’a pas été comparé avec celui de « non descendants de PN » de la même classe d’âge.

Les autres candidats de gauche, dont JL Mélenchon, ne sont pas mentionnés, mais cela ne signifie rien puisque la somme des votes sur Hollande, Sarko, centristes et Le Pen est de l’ordre de 80%.

Perpignan, capitale des nostalgiques de l’Algérie française, par Roger Hillel. (publié le 16/02/2012)

Inauguration du centre de documentation des français d’Algérie.
Dimanche 29 janvier, au palais des congrès devant une foule de pieds noirs venus de toute la France, le président du cercle algérianiste, du maire de la ville et du ministre de Nicolas Sarkozy ont à l’unisson vanté les bienfaits de la colonisation.
En cette journée de dimanche 29 janvier, la pluie, le froid, et le vent se sont abattus sur Perpignan  ainsi que le méritait l’affligeante inauguration du centre de documentation des français d’Algérie. Affligeant les discours que devaient prononcer d’abord Thierry Rolando président national du cercle algérianiste, une association qui regroupe des milliers de pieds noirs perdus dans la nostalgie de l’Algérie d’avant l’indépendance, puis Jean Marc Pujol, maire de Perpignan et enfin Gérard Longuet, ministre d’Etat. Un personnage à qui colle toujours à la peau son passé de fondateur en 1963 du mouvement d’extrême-droite, Occident. Ce passé, il l’a habilement exhibé après s’être fait huer pour avoir cité le nom du général de Gaulle. Et puis, pour retourner, non sans succès, son auditoire en sa faveur, il a fustigé les «adeptes de la repentance», et flatté «cette formidable entreprise de la présence française en Algérie». Puis, pour ne pas être en reste, il a achevé son discours en entonnant le chant des africains, suivi par une salle exaltée et rugissante et conclu l’inauguration par: «vive le souvenir de la France en Algérie». Ce slogan faisait écho à celui de Thierry Rolando qui avait terminé sa harangue par ce cri: «que vive l’Algérie qui fut la notre, l’Algérie Française». Il faut dire que ces deux personnages s’apprécient. Le premier n’avait-il pas la veille, au congrès national du cercle algérianiste, salué «le parcours politique particulier» du second, ajoutant à son endroit pour s’en féliciter, qu’il avait été «le leader du mouvement Occident». Encadré par ces deux allocutions, celle du maire de Perpignan, Jean Marc Pujol se voulait larmoyante et pateline. Histoire de prouver son ouverture d’esprit, il avait parsemé son propos des mots: «Amour, vérité, justice, mémoire». Des mots sirupeux qui ne sauraient estomper son hommage au commandant Hélie Denoix de Saint marc, l’un des fondateurs de l’OAS, fait Grand’Croix de la Légion d’honneur, le 28 novembre 2011, par le Président de la République. Jean Marc Pujol est familier des coups bas sachant se faire  ovationner en s’insurgeant contre «ces falsificateurs de l’histoire, ceux qui ont voulu faire croire aux lendemains qui chantent en fournissant le goulag en URSS». C’est sous de tels auspices qu’a été conçu le centre de documentation des français Algérie désigné dans le message de Nicolas Sarkozy lu par Gérard Longuet comme «le musée consacré au souvenir des français d’Algérie».On ne saurait mieux définir ce centre qui ouvre ses portes dans un haut lieu historique de la ville, le couvent Sainte Claire, qui fit office de prison jusque en 1989. Tout un symbole: une ancienne prison pour emprisonner l’histoire.
Roger Hillel

«Morceaux de choix» du discours de Jean Marc Pujol
«L’amour de notre pays perdu, de nos familles dispersées, les français d’Algérie l’ont peu a peu construit en métropole. Je dis métropole parce que je sais que pour beaucoup d’entre vous le mot France a été synonyme d’abandon, d’incompréhension, de trahison et d’injustice. La France qui nous abandonné c’est celle qui a ordonné aux soldats de ne pas sortir des casernes le 5 juillet 1962 à Oran quand les massacres commençaient, c’est celle du froid calcul politique toutes tendances confondus. Mais, n’oublions surtout pas qu’au même moment des officiers français désobéissaient pour sauver les pauvres vies emportées par la monstruosité politique (il s’agit des officiers qui créèrent l’OAS. NDLR) le temps est venu de sortir des lectures biaisées d’idéologues au service d’une cause dépassée qui travestissent la vérité pour se donner bonne conscience… déjà lorsque nous avons érigé le mur des disparus nous avons dû faire face à des campagnes de désinformation et de calomnies des falsificateurs de l’histoire» .

A l’appel du collectif «pour une histoire franco-algérienne non falsifiée», quatre vingt personnes se sont retrouvées place Cassanyes pour protester contre l’inauguration du centre de documentation des français d’Algérie

Le collectif «pour une histoire franco-algérienne non falsifiée» ne voulait pas laisser sans riposte l’inauguration du centre de documentation des français d’Algérie. Un «musée» qui mérite plutôt l’appellation de centre «de dévotion de la France en Algérie» tant sa présentation des 132 années de présence française en Algérie est conçue comme une apologie de «l’oeuvre française en Algérie». A l’heure où le ministre Longuet faisait son apparition dans le palais des congrès, à l’instant même où il était ovationné par une salle comble de nostalgéristes debout et trépignants, quatre vingt militants bravant le froid étaient rassemblés à quelques encablures pour sauver la face de la ville de Perpignan qui se flatte d’accueillir un centre de documentation à vocation nationale et qui n’est en fait, après la stèle OAS et le mur des disparus, que la 3ème pièce d’une lamentable opération de réhabilitation du colonialisme français pilotée par la mairie et le cercle algérianiste. Les militants, après avoir inauguré une «place des victimes du colonialisme», puis expliqué aux passants le sens de leur initiative, devaient lancer des slogans on ne peut plus explicites:

Non ! Pas d’argent public pour les nostalgiques de l’Algérie Française.

Non au Centre de documentation des français d’Algérie.

Oui pour une histoire franco -algérienne non falsifiée.

Oui pour la vérité sur les crimes du colonialisme, halte au racisme et à la xénophobie.

Roger Hillel

Jusqu’où iront-ils pour interdire la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie ? (9/2/2012)

Le colloque organisé ce samedi 11 février par la section niçoise de la Ligue des Droits de l’Homme, « Algérie 1962 : pourquoi une fin de guerre si tragique ? » est annoncé depuis plusieurs semaines (voir 3 lignes plus bas dans « actualités »). Il semble que Christian Estrosi, le maire UMP de Nice et ministre du présent gouvernement, ne le découvre qu’aujourd’hui, et qu’il ose dans un communiqué en demander l’annulation !

La section  de Nice de la LDH rejette cette prétention et par un communiqué annonce qu’elle maintient bien évidemment le colloque  (clic pour voir le communiqué de la LDH). Nous nous ferons une joie d’être plusieurs de l’ANPNPA à y participer !

 

Dans le Gers, un étonnant ralliement pour tenter d’interdire une commémoration du 50naire de l’ Indépendance de l’Algérie. (publié le 9/2/2012)

Dans le Gers, la nostalgérie tente de faire interdire une commémoration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie !

ou

« Ces gens-là ont un pois chiche à la place du cerveau ! »

 

Membre de l’ANPNPA, Alain Lopez a décidé avec plusieurs associations d’organiser à Samatan, la petite ville du Gers où il vit, une demi-journée de commémoration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, incluant la projection d’un film, une conférence/débat et un dîner convivial. Si tôt le projet annoncé, une cascade de protestations orchestrée par le représentant local de l’extrême droite nostalgérique, L Vives-Diaz, est adressée au maire. Celui-ci cède immédiatement et refuse d’accorder une salle municipale pour le dîner, en dépit des explications données par Alain Lopez quant à l’esprit de la manifestation ; ci-dessous sa réponse à Vives-Diaz et consorts.

 

Madame, Monsieur, Bonjour.

J’accuse réception de vos messages de protestation. La démocratie en général et l’expression publique en particulier étant en jeu, au nom des associations organisatrices de cette manifestation du 25 février prochain, j’en ai saisi le préfet et le maire de Samatan à toutes fins utiles.

Ces messages posent un certain nombre de questions qui peuvent faire débat lors de la discussion qui sera ouverte après la projection du film “ El Gusto”. Beaucoup d’intervenants (historiens, associations) participeront ou vont organiser à travers la France des cérémonies qui marqueront le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre D’Algérie. Même le gouvernement Français vient de nommer un ancien ambassadeur à la tète de la commission de coordination en France des festivités de cet évènement majeur dans notre histoire.

D’ailleurs, dans notre esprit, plus que de simplement “fêter” la fin de la guerre, il s’agit pour toutes ces manifestations de revenir sur l’histoire de la colonisation et de la libération de l’Algérie, d’analyser son impact sur la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, et d’œuvrer au renforcement de l’amitié entre les citoyens des deux pays, qu’ils résident en France ou en Algérie!

Il ne s’agit pas d’un acte ”terroriste” que de se réjouir de la fin d’une guerre encore moins de faire l’apologie de tel ou tel groupe . Au delà des parcours individuels et dans le respect des douleurs de chacun, il nous faut sortir de l’enfermement du traumatisme colonial, sortir des litanies de la victimisation et des autojustifications aveugles pour revenir sur cet exil de soi et d’affronter les défis d’aujourd’hui.

Nous pensons que c’est ainsi que nous rendrons hommage à la mémoire de “tout ceux qui sont restés là-bas” et à tous les morts, sans exception, victimes de cette tragédie.

Croyez Madame, Monsieur, à mes respectueuses salutations citoyennes.

P/ Les Associations” Coup de Soleil Midi Pyrénées” , “Citoyen en Savès”  “ 4 ACG”

 Allain LOPEZ 32130 POLASTRON

 

L’affaire est rapportée dans le détail dans Rue89 (clic)

Nous avons réagit par l’envoi d’un courrier au maire de Samatan lui demandant de ne pas céder aux factieux et de revenir sur sa décision (ci-dessous). Une telle décision, outre que de faire injure à la démocratie et la liberté d’expression des citoyens, est une porte ouverte, un encouragement à ceux qui restent depuis 1962 enfermés dans la haine et la revanche, à ceux qui comme dit A. Lopez « ont un pois chiche à la place du cerveau ».  Il est grand temps que nos édiles, surtout lorsqu’ils se disent de gauche comme le maire PS de Samatan ou le maire PRG de la commune voisine (Lombez) qui a lui aussi refusé une salle à Alain Lopez, aient le courage et la dignité de leur dire : NON !

 

 

Monsieur le Maire,

Plusieurs associations – Coup de soleil Midi-Pyrénées, 4ACG et Citoyen en Savès – ont décidé d’organiser dans votre commune une demi-journée de réflexion à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, incluant la projection d’un film, une conférence/débat et un dîner convivial. Il s’agit pour les organisateurs de  « revenir sur l’histoire de la colonisation et de la libération de l’Algérie, d’analyser son impact sur la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, et d’œuvrer au renforcement de l’amitié entre les citoyens des deux pays, qu’ils résident en France ou en Algérie ».

L’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA), dont je suis le président, se reconnaît pleinement dans cette démarche : il est grand temps d’œuvrer à la réconciliation et de dépasser la haine distillée par les nostalgiques de l’Algérie Française.

J’ai été alerté par Monsieur Alain Lopez, votre concitoyen, lui-même pied noir et adhérent de l’ANPNPA, que vous aviez refusé que le dîner prévu se tienne dans une salle municipale. Je ne veux pas croire que vous, élu de gauche, ayez ainsi cédé à la pression de l’extrême droite locale, incarnée par M Lionel Vives-Diaz, ‘nostalgérique’ connu pour qui l’OAS ne fut qu’un angélique mouvement de résistance !

Au nom des valeurs que nous partageons, je vous demande de ne pas accepter les interdits posés par les factieux, de revenir sur votre décision et d’accorder la salle municipale demandée par les associations susmentionnées.

Sachant que vous saurez m’entendre, je vous prie d’accepter, monsieur le Maire, mes salutations très chaleureuses,

Jacques Pradel

Président de l’ANPNPA

Un article de Delphine Renard, une des victimes de l’OAS (8 février 2012)

Dans le Monde, le point de vue remarquable de Delphine Renard, victime de l’attentat OAS dirigé contre André Malraux le 7 février 1962 : pour remettre la mémoire à sa place ! Merci d’être sortie du silence en ces temps de guerre des mémoires.

Guerre d’Algérie : l’histoire en révision
Point de vue | LEMONDE.FR | 07.02.12 | 09h22
par Delphine Renard, pour l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS
Dans quelques semaines, seront commémorés, ici et là, le cinquantième anniversaire des Accords d’Évian puis celui de l’accès de l’Algérie à l’indépendance. Ces événements ont mis fin à des mois de terreur, orchestrée, des deux côtés de la Méditerranée, par les factieux de l’OAS, Organisation armée secrète, créée en février 1961 pour s’opposer à la politique de décolonisation mise en place par le général de Gaulle.
Longtemps, la guerre d’Algérie, épisode honteux qui a souillé la France d’après-1945, a fait l’objet d’un consensus de refoulement collectif, malgré les initiatives courageuses de certains historiens tels que Benjamin Stora.
Aujourd’hui, le tabou tombe.
Paris a été, le 6 octobre 2011, la première institution française à témoigner officiellement de reconnaissance à l’égard des victimes en leur dédiant un monument au cimetière du Père Lachaise. Ce geste demeure cependant isolé. En effet, loin d’une condamnation rétrospective des 2.700 assassinats perpétrés par les nostalgiques de l’empire colonial, nous assistons au contraire à une consécration de leur mémoire, au mépris des victimes de leurs actes odieux.Continue reading