17 octobre 1961 : un combat contre l’oubli. (8 novembre 2011)

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, Préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

Deux sites incontournables, très documentés :

le site raspouteam : un web-documentaire remarquable, à voir absolument !

le collectif 17 octobre 1961 , dont l’ANPNPA est membre.

Communiqué au sujet de la stèle du Père Lachaise (30 octobre 2011)

Les membres de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs amis (http://www.anpnpa.org/) réunis en Assemblée Générale le 15 octobre 2011 saluent l’initiative prise par le conseil municipal et le Maire de Paris à l’instigation de l’ANPROMEVO et avec l’appui de nombreuses associations, d’ériger une plaque commémorative à la mémoire des victimes de l’OAS en France et en Algérie.

La folie meurtrière de l’OAS, outre que d’avoir terriblement assombri la fin de la guerre de libération du peuple algérien, a rendu infranchissable le fossé de méfiance qui s’était creusé entre les communautés vivant alors en Algérie. Les membres de l’ANPNPA considèrent ainsi que l’OAS est la première responsable de l’exode de la grande majorité des pieds noirs, persuadés de l’impossibilité d’une cohabitation sereine dans l’Algérie nouvelle.

Les membres de l’ANPNPA n’en sont que plus indignés du recyclage des anciens nervis de l’OAS dans l’extrême droite française , et plus encore des hommages qui sont parfois rendus à ceux d’entre eux qui furent condamnés à mort et exécutés en raison de la gravité de leurs forfaits.

Communiqué sur le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie (30 octobre 2011)

Les membres de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs amis (http://www.anpnpa.org/) réunis en Assemblée Générale le 15 octobre ont manifesté leur intention de participer aux cérémonies qui marqueront le cinquantième anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie.

Malgré le poids des violences et injustices du système colonial imposé au peuple algérien, les affrontements de la guerre de libération et la douleur des pieds noirs qui ont du dans la tourmente quitter leur terre natale, les relations entre la France et l’Algérie se sont maintenues pendant ce demi siècle, en dépit des heurts et des déconvenues. Le cinquantenaire de l’indépendance pourrait être marqué par l‘annonce d’une volonté nouvelle des deux états mettre en place dans tous les domaines un partenariat global et exemplaire.

Si la réconciliation des peuples est plus avancée qu’on ne le dit parfois – comme en a témoigné il y a déjà 8 ans le succès de l’année de l’Algérie en France – Les membres de l’ANPNPA estiment indispensable qu’une étape supplémentaire soit franchie en 2012 à l’occasion de la commémoration de l’indépendance.

L’ANPNPA célébrera ce cinquantième anniversaire en interaction étroite avec toutes les organisations antiracistes et anticoloniales qui le souhaitent. Dans notre esprit, plus que de simplement fêter la fin de la guerre, il s’agira de revenir sur l’histoire de la colonisation et de la libération de l’Algérie, d’analyser son impact sur la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, et d’œuvrer au renforcement de l’amitié entre les citoyens des deux pays, qu’ils résident France ou en Algérie.

Compte-rendu de l’AG du 15 octobre 2011 (30 octobre 2011)

L’assemblée générale 2011 s’est déroulée au centre culturel Louis Aragon de Septèmes les Vallons dans les Bouches du Rhône. La séance est ouverte à 9h30 par le président de l’association, Jacques Pradel, qui accueille les délégués (plus de 50, venus d’un peu partout en France), les représentants d’organisations amies (ARAC, Patrick Deloubiers, président départemental ; FNACA, Raoul Cappi, vice-président national ; 4ACG, Jacques Inrep, Rémi Serres et Georges Treilhou; Ligue des Droits de l’Homme, François Nadiras ; Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui, Monique Chatain) à qui il est demandé d’intervenir librement au cours de nos débats, Tramor Quemeneur chercheur en histoire qui a accepté d’animer un débat, plusieurs écrivains qui pourront exposer leurs œuvres (Djoudi Attoumi, ancien officier de l’ALN, Jacques Inrep, Nicole Jean, Albert Nallet). Il apporte le salut d’autres organisations amies et des adhérents ou membres du bureau qui n’ont pu se déplacer, puis présente les grandes lignes du déroulé de la journée (en annexe). Il remercie le Maire de Septèmes les Vallons et Patrick Magro, premier adjoint et membre de l’ANPNPA, qui nous ont gracieusement laissé la libre disposition du centre Louis Aragon.Continue reading

De Marignane à Nice … (publié le 5/5)

Communiqué commun de l’ANPNPA, l’ANPROMEVO et l’association Les amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons

De Marignane à Nice : les chemins du déshonneur de la République

Communiqué commun (3 mai 11)

Post scriptum: L’ANPNPA avait été contactée par la journaliste qui a préparé l’émission dimanche+ sur Canal+ du 17 avril dernier. Dans la version diffusée, aucun mot de la longue interview filmée, plus de deux heures devant le fort St-Jean à Marseille, du président de l’’ANPNPA et de Michelle Ballanger, et au cours de laquelle ils ont dénoncé ces hommages aux tueurs de l’OAS et les complicités politiques dont ils jouissent .

L’interview accordé par notre ami Henri Pouillot a subit le même sort.  Voir sur son site: http://blogs.mediapart.fr/blog/henri-pouillot/250411/henri-guaino-sur-canal-face-loas-la-nostalgie-de-lalgerie-francaise-

A propos du putsch d’Alger (26 avril)

A propos du putsch d’Alger en 1961 et de sa commémoration à Nice en 2011

Des associations nostalgériques comme « Non au 19 mars 1962 » et le Cercle Algérianiste, plus d’obscures associations d’anciens combattants, se sont regroupées en un « comité d’action patriotique » pour organiser le 23 avril dernier à Nice une commémoration du putsch d’Alger de 1961 (sur le putsch, voir l’article de Alain Ruscio, historien membre de l’ANPNPA : Alain Ruscio Putsch). Cette commémoration annonçait franchement la couleur avec un dépôt de gerbe devant une stèle à l’effigie du tueur OAS Degueldre, suivi, pour que les choses soient bien claires, par une table ronde animée par un ramassis d’ex-OAS : G Anglade (celui là même qui avec Degueldre était du commando OAS qui assassina en mars 62 six inspecteurs de l’éducation nationale, dont Max Marchand, Mouloud Feraoun et Salah Ould Aoudia), P Descaves (un des fondateurs de l’OAS en France), R Holeindre , JC Pérez (adjoint de Salan).

Dès cette annonce, la section niçoise de la Ligue des Droits de l‘Homme, en accord et en commun avec l’ANPROMEVO, les amis de Max Marchand de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, l’ANPNPA et plusieurs autres organisations, a pris les initiatives suivantes : lettres ouvertes envoyées le 10 avril au préfet des Alpes Maritimes et au maire de Nice demandant l’interdiction d’une telle commémoration (Lettre au prefet-Lettre au maire-) ; conférence/débat le 20 avril sur le putsch, sa nature et ses conséquences (voir sur le site LDH Toulon, et : CR du 20 avril) ; enfin, rassemblement de protestation le 22 avril (voir article Nice matin: Nice matin). Conséquence de la mobilisation, le débat du 20 avril ayant réuni plus de 100 personnes et recueilli le soutien d’une vingtaine d’organisations républicaines (CR du 20 avril), plutôt que simple coïncidence ou conséquence d’un retard dans l’acheminement du courrier, les réponses du préfet et du maire parviennent le 22 à la LDH annonçant que le rassemblement des ex-OAS le 23 était illégal et ne se tiendrait pas (Réponse du maireRéponse du prefet).

La suite révèle la duplicité, le mensonge complice des autorités municipales et préfectorales de Nice: le maire Christian Estrosi annonce la fermeture du jardin public où se trouve la stèle, mais le fait rouvrir au dernier moment ; le préfet annonce le caractère illégal du rassemblement, mais ne fait rien pour l’empêcher. En l’absence de contre-manifestation de notre part, le rassemblement s’est donc tenu (communiqué de la LDH, Communiqué LDH).

Que retenir? La réactivité de la LDH, et de sa section niçoise, a permis une véritable mobilisation des forces démocratiques (plus de 20 organisations, syndicats, partis politiques de gauche et associations citoyennes). Ce front républicain, constitué à Nice par des niçois, se bat et se battra pour refuser que cette ville apparaisse comme un sanctuaire où puisse être célébrée sans contestation l’apologie des pages les plus sombres du passé colonial de la France. Ceci prend tout son sens dans la perspective du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, et, à Nice comme ailleurs, l’ANPNPA entend y tenir toute sa place.

Yasmina Khadra

– Ce que le jour doit à la nuit

– L’Olympe des infortunes