Une ferme en Algérie. L’enracinement paradoxal 1871-1999 – Didier Guignard

Une ferme en Algérie. L’enracinement paradoxal 1871-1999 – Didier Guignard, CNRS éditions, 662 p. Ouvrage publié avec le soutien de l’IREMAM

À l’automne 1934, un contremaître européen tue un saisonnier algérien dans une ferme coloniale de Basse Kabylie. Ce drame nous fait entrer dans une histoire rurale et sociale plus longue, celle d’une exploitation agricole et de ses occupants, entre l’insurrection algérienne de 1871 et la fin des années 1990.

L’enquête de Didier Guignard explore les multiples facettes et mutations de ce domaine, soumis aux aléas de la conjoncture économique et politique, aux relations changeantes entre donneurs d’ordres et exécutants, et qui, pourtant, dans la durée, déroule un même fil inattendu.

Car, en dépit d’une violence récurrente, des familles dépossédées par la colonisation maintiennent ici leur ancrage et se réapproprient ce morceau de plaine d’autres manières. Au gré des compétences et des alliances, hommes et femmes y consolident leur place de domestiques ou d’ouvriers, combinent leurs maigres salaires avec les fruits de quelques parcelles en bordure de domaine. Certains proposent même aux maîtres leurs services comme entrepreneurs agricoles ou marchands de récoltes. Seuls la nationalisation des fermes européennes après 1962 et le terrorisme islamiste de la « décennie noire » les obligeront à se retirer, au moins partiellement, des lieux qui leur sont chers.

Didier Guignard est chargé de recherche au CNRS, rattaché à l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM) à Aix-en-Provence et HDR en histoire contemporaine.

Nils Andersson, grand témoin de la résistance à la guerre d’Algérie

Nous revenons ici sur le rôle majeur que Nils Andersson joua dans la résistance française à la guerre coloniale d’Algérie, particulièrement comme éditeur en Suisse de livres interdits en France

C’est en 1960, par un livre intitulé La Pacification, que furent connues hors d’Algérie les toutes premières accusations de torture portées contre le député-parachutiste Jean-Marie Le Pen. L’éditeur de cette copieuse chronique de certains des crimes commis par la France durant les six premières années de la guerre était franco-suédois et résidait à Lausanne : Nils Andersson.

Alors que sévissait en France une censure féroce et que se multipliaient saisies judiciaires et condamnations pour « atteinte au moral de l’armée » ou « incitation à la désobéissance » à l’encontre des éditeurs, Nils Andersson permit à nombre des livres interdits dans l’Hexagone d’y circuler sous le manteau et d’y être lus. Cette « résistance éditoriale » à la guerre coloniale française par un intellectuel militant se qualifiant de « dreyfusard-bolchevik », résultait d’une entente avec les éditions de Minuit, fondées en 1942 dans la clandestinité par des résistants comme Vercors et dirigées depuis 1948 par Jérôme Lindon.

En 1958, Minuit publie La Question d’Henri Alleg, terrible témoignage d’une victime de la torture par l’armée française à Alger en 1957 qui deviendra un classique de la littérature française. Avant que le pouvoir n’ait le temps de le saisir, 65 000 exemplaires sont écoulés en 14 jours. A la demande de Jérôme Lindon, Nils Andersson, qui diffuse déjà des publications françaises en Suisse, prend le relais depuis Lausanne et le publie à son tour, fondant La Cité-Editeur. Il accompagne La Question d’ « Une victoire », texte puissant de Jean-Paul Sartre, dans lequel ce dernier se livre à une violente charge contre le gouvernement français et ses parachutistes, « seigneurs de la guerre aux terrifiants caprices ». Une grande quantité d’exemplaires est diffusée.

« C’est l’acte fondateur d’une maison d’édition dont le catalogue, riche de seulement 35 titres, aura un rayonnement international et un impact important sur l’histoire politique et intellectuelle », comme l’écrit Pascal Cottin. L’année suivante, c’est La Gangrène, publiée par Minuit, qui est saisi. Ce livre documente et dénonce également la torture désormais pratiquée dans l’Hexagone, par la police, ici dans les locaux de la DST, rue des Saussaies à Paris, en décembre 1958. La Cité le publie à Lausanne et en écoule beaucoup. Citons encore un autre livre important, quoique moins connu et jamais réédité. En 1959 toujours, Nils Andersson a édité Les Disparus. Le cahier vert : 175 témoignages de « disparitions » d’Algériens entre les mains de l’armée françaises recueillis par trois avocats à Alger en quelques jours, avant leur expulsion d’Algérie. Dans une postface, l’historien Pierre Vidal-Naquet analyse le système de terreur dont ont été victimes ces morts sous la torture ou par exécutions extra-judiciaires. Puis est publiée La Pacification, sous le nom d’Hafid Keramane. Ce dernier ouvrage est utilisé en 1960 comme colis piégé contre trois anticolonialistes belges. L’un d’entre eux, Georges Laperche, trouve la mort en ouvrant le paquet du livre qui lui était adressé.

Entre 1958 et 1962, les bureaux de La Cité voient passer des militants de la lutte anticoloniale, des membres des réseaux Jeanson ou Curiel – ces fameux « porteurs de valise » qui collectent et transportent fonds et faux papiers pour les agents du Front de libération national – et bon nombre d’Algériens présents en Suisse, mais aussi l’éditeur et écrivain français François Maspero. En 1961, Nils Andersson est arrêté à Lyon en compagnie de Robert Davezies, membre actif des réseaux d’aide au FLN. La même années, les locaux de La Cité sont plastiqués par l’OAS. Trop subversif pour les autorités helvétiques, Nils Andersson sera expulsé de Suisse en 1967.

L’ancien éditeur de La Cité a raconté la suite dans ses passionnantes Mémoires éclatées (Éd. d’en bas, 544 p. , 2017). Il tient un blog ici et un autre sur Mediapart.

L’Appel du 4 mars 2024

Indiquons enfin qu’en mars 2024, Nils Andersson a été à l’initiative d’un appel solennel aux plus hautes autorités de la République présenté lors d’une conférence de presse au siège de la Ligue des droits de l’Homme, qui a été signé par 25 associations et de nombreuses personnalités : « Pour la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat dans le recours à la torture durant la guerre d’Algérie ».

Le quotidien Le Monde a publié quelques mois plus tard, le 1er novembre 2024, une tribune collective signée de plus de 80 personnalités qui rendaient public leur soutien à cet « Appel du 4 mars ». Ils ont dit leur insatisfaction à la suite de la déclaration publiée par le président de la République, Emmanuel Macron, lors de sa visite, en septembre 2018, à Josette Audin, la veuve du jeune mathématicien Maurice Audin assassiné par les militaires français à Alger en juin 1957. Ils estiment que la reconnaissance par l’Elysée de cet assassinat et de la pratique de la torture institutionnalisée comme système par l’armée française à ce moment n’est pas suffisante. Car elle a été rendue possible par des dysfonctionnements de l’Etat et de ses institutions, militaires, administratives et judiciaires. Il n’est toujours pas répondu à la question : Comment, quelques années après la défaite du nazisme, a-t-il été possible que soit conceptualisée, enseignée dans les écoles militaires, pratiquée et couverte par les autorités de la République, une théorie qui l’impliquait, celle de la « guerre contre-révolutionnaire », avec l’aval ou le silence de l’Etat, de l’armée et de la justice ? Dans l’armée, ceux qui ont pratiqué la torture ont été promus et décorés, ceux qui l’ont dénoncée ont été condamnés, à l’exemple du général de Bollardière, et des mesures disciplinaires ont été prises à l’encontre de ceux qui ont alerté leur hiérarchie et dont les protestations n’ont pas été entendues. Paul Teitgen a démissionné de son poste de secrétaire général de la préfecture d’Alger, Robert Delavignette de celui de gouverneur général de la France d’outre-mer, Maurice Garçon de la Commission de sauvegarde des droits et libertés individuels qui ne remplissait pas son rôle, et Daniel Mayer de son poste de député.

Signataire de l’« Appel du 4 mars », l’avocat Henri Leclerc, mort le 31 août 2024, a mis en garde : « L’Etat n’est ni fasciste ni raciste, mais il y a une faiblesse dans son contrôle qui permet le pire. » Sans un retour sur cette page sombre de l’histoire de la République française, rien ne la préserve de retomber dans les mêmes dérives. Il ne s’agit pas de repentance, mais d’un acte de réaffirmation et de confiance dans les valeurs dont se réclame notre nation. C’est cette claire reconnaissance au plus haut niveau de l’Etat et ce travail de recherches historiques et de réflexion juridique que demandent les citoyens et citoyennes signataires de l’« Appel du 4 mars » dont la liste complète est à retrouver ici. A ce jour, ils n’ont pas reçu de réponse.

Source : Histoire coloniale et postcoloniale – 15/03/2025 https://histoirecoloniale.net/nils-andersson-grand-temoin-de-la-resistance-a-la-guerre-dalgerie/

Interview de notre ami Henri Pouillot, membre du CA de l’ANPNPA, dans El Watan

Henri Pouillot. Militant antiraciste, anticolonialiste et auteur : « Les crimes français en Algérie sont abominables ! » – Hamid Tahri, El Watan, 15/03/2025

Lors de mon séjour en France, il y a quelques semaines, j’ai eu le plaisir de rencontrer au Centre culturel algérien de Paris, au sein duquel mon ami Mustapha Boutadjine rendait hommage à une pléiade d’artistes, dont le regretté Rachid Taha, un ancien appelé français, Henri Pouillot, affecté à la sinistre villa Sisuni, à la fin des années cinquante, située à  Alger, qui était un témoin privilégié des horribles scènes de torture et de crimes perpétrés contre détenus algériens.

Jeune Français apolitique, témoin des actes barbares, Henri a été lui aussi traqué par l’OAS qui a failli avoir sa peau. Bien au-delà de sa période algéroise et imprégné de son vécu, il commencera à militer pour les valeurs humanistes. Antiraciste, anticolonialiste, il mènera, en solo, un combat mémoriel pour dénoncer les dérives de l’extrême droite criminelles qui met en valeur les «exploits héroïques» de la colonisation en érigeant ici et là des stèles, des statues et autres effigies en l’honneur de criminels issus de l’OAS.

Au cours de notre entretien, Henri m’a fait voyager à travers l’Hexagone, qu’il a sillonné ces dernières années où les réminiscences de l’OAS restent marquantes, car, dit-il, ces ultras ne ratent aucune occasion pour se rappeler au souvenir de leurs concitoyens en organisant des manifestations et des célébrations à la gloire de leur triste passé qu’ils veulent pérenniser. Depuis la parution en 2001 de son témoignage La Villa Susini, tortures en Algérie. Un appelé parle, dans lequel il livrait pour la première fois son expérience d’appelé confronté à la torture pendant la guerre d’Algérie, Henri Pouillot consacre toute son énergie et son courage à une seule cause : la condamnation absolue de toute pratique de torture.

Violemment attaqué sur un plateau de télévision en 2002 par le général Scmitt, ancien chef d’état-major des armées françaises, l’accusant d’être « un menteur et un criminel », Henri s’est engagé depuis dans une longue bataille juridique pour faire reconnaître la vérité et l’authenticité de son témoignage. Combat d’un simple citoyen contre la hiérarchie militaire, qui prend toute sa dimension face aux tentatives récentes, en France et ailleurs dans le monde, de se légitimer encore par des habillages juridiques et des pratiques d’un autre âge.

Un dossier douloureux et tragique

Henri Pouillot, enfant, fut marqué à la fin de la Seconde Guerre mondiale par la Résistance et les méthodes nazies dans sa campagne solognote. Sursitaire, appelé pendant la guerre de Libération de l’Algérie, il est affecté les neuf derniers mois de cette guerre à la villa Susini (centre de torture qui fonctionna comme tel pendant les huit années) à Alger. Pendant cette période, Henri sort indemne physiquement de deux attentats de l’OAS, mais restera marqué par les méthodes de cette organisation raciste, terroriste.

Cette expérience le pousse à militer pour les valeurs humanistes. Il devient un militant antiraciste, anticolonialiste avec des responsabilités nationales. Il poursuit un combat pour que la mémoire de cette période ne tombe dans l’oubli. Son  livre, paru récemment en France, fait acte de donner un aperçu des monuments ou autres stèles érigés à la gloire des partisans de l’Algérie française.

Et comme l’écrit Jean-Philippe Ould Aoudia dans sa préface : « Henri Pouillot a parcouru la France pour établir une sorte de ‘guide noir’ afin de nous orienter sur le long parcours qui traverse villes et villages du Midi, mais pas seulement, où des statues et des stèles, des cénotaphes et des plaques occupent le paysage avec pour point commun de rappeler l’Algérie du temps de la colonisation et des acteurs de sa guerre perdue. » Le dossier douloureux et tragique de la torture hantera toujours la conscience des bourreaux.

Quand la France expiera-t-elle ses crimes ?

L’auteur, inquiet de la montée de l’extrême droite inspirée par cette nostalgie colonialiste, espère, avec son ouvrage, attirer l’attention et apporter sa contribution pour un sursaut républicain. Un vrai. Ce livre est une longue immersion dans l’univers opaque et énigmatique de l’extrême droite, bien qu’il n’aborde qu’une frange de cette nébuleuse. Henri en est tout à fait conscient. «Je ne prétendais pas être exhaustif : la preuve depuis que le livre est parti à l’impression, j’ai découvert une nouvelle stèle.» D’après un reportage de 45 min qu’on peut trouver sur Facebook, la première manifestation devant cette stèle remonte au 1er novembre 2014.

Une foule importante y assistait : le maire (PS), de nombreux élus municipaux, 4 députés de l’Hérault, un sénateur, des élus départementaux dont Patricia Mirallés (qui deviendra ministre macroniste) et qui, dans son intervention, exprimant sa fierté de ses origines pied-noir, dira en particulier : « L’Algérie, c’est la France. »

Après les interventions de représentants religieux (catholiques, juifs, musulmans), la plupart des discours exprimeront une nostalgie de l’Algérie française. L’OAS ne sera pas citée directement, sauf qu’on peut s’interroger si l’évocation « de héros » qui ont donné leur vie dans cette période ne pourraient pas être des membres de ces commandos, des responsables de cette organisation fasciste et terroriste. Depuis, chaque année, une manifestation se déroule devant cette stèle des rapatriés située dans le cimetière Saint-Lazare.

Le reportage de la cérémonie de 2013 montre une affluence moins nombreuse, mais tout aussi nostalgique. Le Chant des Africains, devenu l’hymne de l’OAS, y est entendu avant la Marseillaise. A Montpellier, on trouve aussi la Maison des rapatriés d’outre-mer « Jacques-Roseau » : tout un symbole ! Inaugurée en mars 1978 par le maire Georges Frêche, la Maison des rapatriés d’outre-mer initiale se situait au 36, rue Pitot, dans l’ancienne caserne des pompiers. Cette grande première en France est un succès, et l’initiative sera imitée à Aix-en-Provence, Cannes ou encore Marseille.

Les locaux s’avérant rapidement trop exigus, la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier du Mas Drevon, à proximité de la Maison pour Tous Albert Camus et du parc Tastavin, est décidée. Cette nouvelle Maison des rapatriés, sur deux niveaux, est inaugurée le 22 décembre 1986, toujours par Georges Frêche, puis agrandie en 1994. Elle dispose au rez-de-chaussée d’une salle polyvalente qui porte le nom d’une autre grande figure pied-noir locale, le docteur Jean Rosecchi. Jacques Roseau : figure montpelliéraine, acteur de l’histoire de la France et de l’Algérie.

Né en 1938 à Alger, Jacques Roseau était une figure militante des rapatriés d’Algérie. A l’âge de 20 ans, il est le leader de l’Association des lycéens d’Algérie et fait partie du Comité de salut public d’Alger en 1958. Il adhère ensuite à la branche « étudiants » de l’OAS à son retour du service militaire en septembre 1961, mais prend rapidement ses distances avec l’organisation terroriste, en désapprouvant publiquement les exécutions aveugles de musulmans.

Il quitte l’Algérie avec sa famille en juin 1962. Jacques Roseau fonde une première association rapatriée en 1970, avant de créer Le Recours avec Guy Forzy en 1975. L’objectif est de défendre les droits et les intérêts des rapatriés en fédérant une mosaïque d’associations rivales. Jouant habilement sur le poids de l’électorat pied-noir, réel ou fantasmé, il parvient à négocier des compensations en faveur des rapatriés d’Algérie, en soutenant François Mitterrand puis Jacques Chirac. Localement, son soutien va au socialiste Georges Frêche. Agressé et menacé à plusieurs reprises par l’extrême droite, qui lui reprochait notamment son rapprochement avec les héritiers du gaullisme, il meurt assassiné par balles, abattu par trois nostalgiques de l’OAS, le 5 mars 1993 à Montpellier.

La face hideuse du colonialisme

Nullement dans la réalité, la terrible discrimination, pendant la guerre et bien avant, entre les deux collèges n’est pas évoquée, car les voix des « indigènes » comptaient dix fois moins que celle des pieds-noirs. Certes, dans les grandes villes : Alger, Oran et Constantine, les indigènes pouvaient, moins difficilement, avoir accès à l’enseignement public, mais dans les campagnes, à quelques exceptions près, seuls les pieds-noirs pouvaient aller à l’école.

Henri s’étonne que certains crimes sont évoqués comme de simples exactions. D’autres sont carrément occultés, et ils sont légion, comme les viols, les crevettes Bigeard, les exécutions sommaires, l’utilisation des gaz Vs et Sarin, les villages rasés au Napalm, les camps d’internement pudiquement appelés camps de regroupement. A ce propos, se souvient-il, le rapport Rocard réalisé avant la fin de la guerre minimise.

Cet aspect, évaluant le nombre de morts à environ 200 000, ce qui est loin de refléter la réalité. Henri dit avoir consulté  les archives de l’armée concernant la période et sur une toute petite partie d’Alger, là où sévissait le régiment dont je dépendais, j’ai décompté une  moyenne de sept attentats par jour, dont la moitié du fait de l’OAS. « Par ailleurs, dans une contribution parue dans le journal en ligne Médiapart, Henri a noté que le rapport de M. Stora évoquait, certes, la violence lors de la conquête de l’Algérie ‘mais semble beaucoup minimiser les enfumades, les répressions, les exécutions sommaires, qui se sont poursuivies férocement à chaque contestation des effets de la barbarie du colonialisme’. »

Bio express

Henri Pouillot, né en 1938, en Sologne, luttera pour obtenir, encore aujourd’hui, en vain, pour que la France reconnaisse et condamne sa responsabilité dans les crimes commis en son nom dans cette période 1952-1962. Il ne cessera de montrer les liens, la filiation entre l’OAS et le FN/RN, et cette dangerosité. La montée de cette nostalgie de l’Algérie française va de pair avec la montée de l’extrême droite en rance, ces 20 dernières années, constate-t-il.

Source : El Watan – 15/03/2025 https://elwatan-dz.com/henri-pouillot-militant-antiraciste-anticolonialiste-et-auteur-les-crimes-francais-en-algerie-sont-abominables

Perpignan : la plaque au nom de Pierre Sergent est toujours là, et nous aussi – 15/03/2025

Rassemblement antifasciste sur l’esplanade toujours au nom de Pierre Sergent en dépit d’une décision de justice, rendue le 04/02/2025, condamnant la mairie RN à retirer cette plaque. La mairie a fait appel du jugement. Cet appel n’est pas suspensif (ce qui signifie que la décision de justice doit être appliquée).

Prise de parole à deux voix

Jacki Malléa, co-fondateur de l’ANPNPA, et Catherine Sicart, secrétaire de l’ANPNPA

Die-in et texte de notre prise de parole

Die-in

71 personnes à terre sur l’esplanade Pierre Sergent pour symboliser les 71 victimes des attentats de l’OAS sur le territoire métropolitain

Texte

L’OAS, c’est l’histoire d’un combat perdu en 1962 … perdu mais qui perdure, et qui reprend du poil de la bête depuis une vingtaine d’années.

En 2025, les factieux de l’OAS sont toujours là, réhabilités, commémorés, sacralisés par leurs descendants idéologiques. Des stèles leur sont dressées. Leurs noms s’affichent sur les plaques de nos rues et de cette l’esplanade. À Perpignan, et ailleurs.

Leurs émules ont micro ouvert  : ils légitiment l’action de l’OAS, et dans le même temps, restaurent le passé colonial.  Leurs idées infusent l’espace et le débat publics. Elles normalisent des discours qui bafouent les principes démocratiques. Elles mettent en place, avec des moyens technologiques sans précédent, un nouveau cadre de « valeurs » – identitaires, xénophobes, racistes –  fondées sur la haine obsessionnelle de l’Autre, et en particulier du musulman.

Les idées ne peuvent être dissociées de l’histoire dont elles sont issues, et donc ici de celle de l’OAS qui en est la matrice.

Retour sur un passé qui ne passe pas, et qui assombrit notre avenir.

…… Die-in

On les appelle les « ultras ».

À la suite du référendum sur l’autodétermination du 8 janvier 1961, ils fondent l’OAS – Organisation Armée secrète – le 11 février 1961, à Madrid. Et ce n’est pas un hasard si ce mouvement clandestin terroriste naît dans l’Espagne franquiste.

Objectif  :  inverser le cours de l’histoire, bloquer la marche de l’Algérie vers l’indépendance, bref : « sauver » l’Algérie française.

Au nom de la civilisation, l’OAS privilégie l’action directe par les armes.

D’abord, le plastic, à titre d’avertissement, puis la balle dans la tête.

Ces exécutions, appelées OP ou OPA pour « opérations ponctuelles armées », sont présentées dans des tracts comme des opérations de « désinfection ». Elles sont mises en œuvre par les commandos « Delta » dirigés par Roger Degueldre et le docteur Perez.

Les pratiques de l’OAS passent de l’intimidation à l’exécution ciblée, puis de l’exécution ciblée à l’attentat aveugle, et s’achève, après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, par la politique de la terre brûlée.

L’OAS fera plus de victimes civiles en un an que le FLN en huit ans.

……

Qui sont les cibles de l’OAS ? Tous ceux jugés « complices » du FLN, ou soupçonnés de « complicité ».

En priorité des Algériens. Également des Européens d’Algérie et des métropolitains : militants de gauche, libéraux, représentants de l’État, personnalités politiques, principalement communistes et gaullistes, intellectuels, journalistes, et autres (je cite) « agents de la politique d’abandon ». Et au-delà, tout partisan d’un dialogue franco-algérien.

Des édifices publics sont visés, en particulier des mairies, des moyens de transport, des infrastructures publiques électriques, entre autres.

De plus, l’OAS pratique des mitraillages de cafés (d’ailleurs attribués au FLN), et organise des « nuits bleues » avec des séries d’attentats à l’explosif simultanés ou très rapprochés.

Ce climat de terreur sera exporté en France métropolitaine.

……

Et c’est ainsi que Pierre Sergent, ancien d’Indochine et putschiste d’avril 1961, crée, en juin 61, la branche métropolitaine de l’OAS (l’OAS-Métro).

Il forme, en Métropole, des commandos « Delta » et y dirige une série d’attentats ciblés. Poursuivi pour attentat et complot contre l’État, il est condamné à mort par contumace en 1962 et 1964. Il revient en France après l’amnistie de 1968. Il rejoint ensuite le Front national, dont il devient député en 1986.

Pierre Sergent appartient à une organisation qui a assassiné deux maires en France métropolitaine (Evian et Alençon), qui a tenté un coup d’État en avril 1961 pour renverser la République, qui a organisé deux attentats contre le président de la République en fonction, entre autres.

Pierre Sergent appartient à une organisation dont le bilan est le suivant : 

  • En Algérie : 13 109 attentats, 2 500 morts, dont une majorité d’Algériens ;
  • En France : 700 attentats, 71 morts et près de 400 blessés.

La mairie RN de Perpignan célèbre donc un séditieux et un assassin.

Le FN/RN dont la filiation avec l’OAS est établie poursuit le projet anti-démocratique de son ancêtre en installant, dans notre société, un climat favorable au développement d’idées inacceptables et potentiellement criminelles.

« Algérie, Sections Armes Spéciales », film déprogrammé par France Télévisions 

Réalisatrice : Claire Billet

 

Ce documentaire révèle comment et à quelle échelle l’armée française a fait usage de gaz chimiques interdits, pendant la guerre d’indépendance algérienne.

Les responsables de l’époque ont ordonné, testé puis utilisé à grande échelle des gaz toxiques pour éliminer les combattants de l’Armée de Libération Nationale (ALN) retranchés dans des grottes, notamment dans les Aurès et en Kabylie. Avec la torture et le déplacement des populations, la guerre chimique est le dernier élément d’une série de brèches dans les engagements internationaux de la France que celle-ci a bafoués pour mener sa guerre coloniale.

Enquête inédite sur ce scandale qui demeure encore largement méconnu aujourd’hui.

Enquête : Claire Billet, documentariste, et Christophe Lafaye, historien

Conseillère scientifique : Raphaëlle Branche, historienne

Production : Solent Production, France TV et la RTS 

Ce film devait être diffusé le dimanche 16 mars 2025 sur France 5, mais France Télévisions l’a déprogrammé, et l’a par la suite (solution médiane) mis en ligne. Vous le trouverez ci-dessous.

En complément : https://histoirecoloniale.net/le-film-algerie-sections-armes-speciales-sur-lusage-darmes-chimiques-par-larmee-francaise/

« Oradour algériens » – Avant Aphatie, René Vautier et Aimée Césaire

Peut-on comparer le massacre nazi d’Oradour-sur-Glane aux crimes coloniaux des Français en Algérie ? Bien avant Jean-Michel Aphatie, des militants anticolonialistes comme René Vautier et Aimée Césaire avaient déjà fait le parallèle.

Réalisation et écriture : Seumboy Vrainom

Histoires crépues – Mars 2025 – (5mn)

France-Algérie : la stratégie de la tension

« Riposte graduée », « humiliation », « rapport de force » : Bruno Retailleau fait monter la tension envers l’Algérie, dont le pouvoir ne cesse de se raidir. Quelles sont les vraies raisons de cette escalade ? Peut-on en sortir, et comment ?

Nejma Brahim, journaliste à Mediapart

Adlene Mohammedi, chercheur et enseignant en géopolitique 

Nadia Henni-Moulaï, journaliste, autrice d’Un rêve, deux rives (éd. Slatkine et Cie)

Akram Belkaïd, journaliste, rédacteur en chef du Monde diplomatique, auteur de L’Algérie en 100 questions. Un pays empêché (éd. Tallandier)

Mathieu Belezi, écrivain, auteur d’Attaquer la terre et le soleil, prix du livre Inter 2022 (éd. Le Tripode), et plus récemment de Moi, le glorieux (même éditeur)

Mediapart – 07/03/2025

La Cité de l’Histoire de l’Arche de la Défense, une vision zemmouriste de l’histoire coloniale de la France

Nous avons visité la Cité de l’Histoire à Paris. Sa présentation de l’histoire coloniale française est particulièrement éloignée de la vérité historique.

Nous avons déjà écrit dans notre édition précédente que la « Cité de l’histoire » – installée dans la grande Arche de la Défense qui avait accueilli le 26 août 1989 la commémoration solennelle du bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789 ! –, colporte des contre-vérités chères à l’extrême droite, notamment sur la guerre d’Algérie. Mais c’est toute l’histoire de la France et notamment son histoire coloniale qui y est relatée dans une version aussi inexacte qu’insidieuse relevant purement et simplement d’un discours d’extrême droite.

Un scandale qu’il faut regarder en face

Il faut aller à l’Arche de la Défense visiter la Cité de l’Histoire, quitte parfois – souvent – à esquisser un rictus. Le slogan du site n’a rien d’original, mais il a le mérite de la clarté quant à son ambition : « Plongez au cœur de l’Histoire ». Le grand public, trois générations, est invité à « remonter le temps » et à « découvrir les plus belles pages de l’Histoire de l’humanité […] grâce à des spectacles et animations technologiques et ultra-immersives ». « Petits et grands » pourront ainsi « revivre les grands évènements du passé, rencontrer les figures emblématiques de l’Histoire de France et vivre de nouvelles émotions ! ». Bien. Mais, comme en toutes choses, il faut garder en éveil permanent son sens critique. Et notre équipe, qui a l’ambition de connaître – et de faire connaître – le mieux possible l’histoire coloniale et postcoloniale, vient de subir un choc en visitant ce lieu.

Des panneaux truffés de contresens

Les (trop rares) panneaux qui évoquent nos pôles d’intérêt sont affligeants, truffés de contresens, d’affirmations agressives jamais démontrées, jamais référencées. Il faut naviguer sur le site pour découvrir le principal animateur (et rédacteur ?) des cartouches insérés : Franck Ferrand.

Sa formation universitaire ne fut pas époustouflante (un DEA en 1991), mais il sut frapper à la bonne porte : celle de Bolloré, dont il partage les conceptions hyper-réactionnaires. Ferrand, prolifique, hypermédiatisé et… « historien de garde » : il fut portraitisé comme tel par William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin (Les Historiens de Garde, la résurgence du roman national, Inculte, 2013). Alors qu’il était présent, par ailleurs, sur les ondes de Radio Classique, qui appartient à LVMH de Bernard Arnault, Bolloré lui a ouvert toutes les portes de son empire médiatique, de Valeurs actuelles à CNews. La fiche Wikipédia de Franck Ferrand nous apprend que pratiquement chacune de ses interventions fait l’objet de protestations d’historiens éminents, dont Jean-Jacques Becker. On lira également avec intérêt sur Mediapart la chronique plus généraliste d’Antoine Perraud, « Exploration de la cité pour la propagation de la foi en la France éternelle », (Mediapart, 13 avril 2024). 

Qui a bien pu confier un vaste et coûteux projet, cette Cité de l’Histoire – et donc l’éducation de nos enfants, invités à venir en masse – à un « historien de garde » politiquement proche des thèses de Zemmour et professionnellement discrédité ? 

Nous citons ici in extenso trois panneaux directement liés à notre thème de travail. Nos commentaires sont en italiques. 

Premier panneau : « 1843 Prise de la Smala d’Abd el-Kader. La France renforce son implantation en Algérie »

« Au début du dix-neuvième siècle Alger capitale de la régence ottomane d’Alger était le centre méditerranéen de la piraterie. De nombreux navires barbaresques en partaient pour aller piller navires et côtes européennes puis y revenaient pour écouler leur butin et vendre comme esclaves les prisonniers faits [La piraterie « barbaresque » (pourquoi, au passage, reprendre ce terme désuet du vieux vocabulaire colonialiste ?) était un fait… mais elle avait pour pendant une piraterie européenne, qui pratiquait exactement de la même manière, pillait et faisait des esclaves. Il y avait au XIX è siècle plusieurs centaines d’esclaves musulmans, en particulier dans le sud de la France]. Devant l’incapacité ottomane à maîtriser le phénomène, la France monta une expédition et s’empara d’Alger [Pourquoi ne pas évoquer les vraies raisons de cette invasion : la volonté de contrecarrer l’influence britannique en Méditerranée par la conquête d’un point d’appui sur la côte nord de l’Afrique ; le projet proprement colonial de conquérir des terres, volées aux « indigènes » pour les attribuer aux colons ; enfin, pourquoi taire le vol pur et simple du Trésor de la Casbah ?]. Son regard se porta alors sur le reste du territoire. Devant le danger que représentaient les Français une résistance se monta, l’un de leurs chefs [en bon français, on aurait dû écrire : l’un de ses chefs]les plus talentueux étant Abd el-Kader. Harcelant les troupes du général Bugeaud, il leur mena la vie dure [le rédacteur a-t-il eu conscience de l’horreur de cette formule : en fait, ce furent les 100 000 soldats du général Bugeaud qui « harcelèrent » les populations algériennes, et leur menèrent non pas « la vie dure », mais la mort violente, par centaines de milliers]. Mais après une campagne difficile, l’armée française réussit à prendre sa smala, son campement itinérant servant de base logistique. Abd el-Kader vaincu [petite leçon d’histoire : la prise de la smalah datait de mai 1843, la défaite finale, dans l’honneur, de l’Émir, survint en décembre 1847], la résistance algérienne déclina et la France sortie vainqueur du conflit ». 

Second panneau : « 1975. Prise de Saigon. La défaite des États-Unis dans la guerre du Vietnam aura marqué un tournant et renforce le monde communiste »

« Après l’agression du Sud-Vietnam républicain par le Nord-Vietnam communiste [Première phrase de mise en condition : l’historien de garde qui a rédigé cet texte a « oublié » l’unité multiséculaire du Vietnam, qui dut subir une division entre nord et sud du seul fait de l’intervention américaine, avec l’accord tacite de la diplomatie française, après la signature des accords de Genève de juillet 1954, division qui fut à l’origine de la guerre américaine du Viet Nam], et plus de deux décennies d’affrontements entre eux, l’un soutenu par la Chine et l’URSS et l’autre soutenu par les Américains, Saigon, la capitale du Sud, tomba entre les mains des communistes. La guerre du Vietnam se terminait dans le sang [elle avait commencé trente ans plus tôt « dans le sang » par la volonté française de ré-imposer la domination coloniale, puis s’était poursuivie, par la plus longue intervention américaine du XX è siècle]. Les USA avaient pourtant engagé des moyens colossaux, ils avaient déployé des troupes dans le pays et bombardé absolument massivement le territoire [jolie formule : les épandages de défoliants font aujourd’hui encore des victimes, des centaines d’enfants nés avec des déformations, des cancers innombrables, etc.].  Mais, après huit années de guerre, l’impopularité de leur intervention fut elle qu’ils avaient dû se retirer du conflit [perpétuation du révisionnisme : si « l’impopularité » de leur intervention fut loin d’être négligeable, voir les protestations aux USA et dans le monde entier, le facteur premier fut la farouche résistance du Viet Nam, qui bouta hors du pays les « moyens colossaux »]. Eux partis, plus rien ne retenait l’avancée des communistes qui prirent Saigon et le renommèrent Ho Chi Minh-ville. Trois millions de Vietnamiens s’enfuirent du pays et des centaines de milliers furent massacrés ou mis en camp de concentration » [la fuite des Boat People et la répression contre les Vietnamiens pro-Américains furent de tristes et évidents faits d’histoire, que nul ne conteste. Mais où diable ledit historien de garde a-t-il été pécher ces chiffres. Même le Livre noir du communisme n’osa pas à ce point amplifier jusqu’à la déraison ces statistiques].

Troisième panneau : « 1962. Accords d’Évian. À l’issue d’un conflit meurtrier avec la France, l’Algérie accède à l’indépendance »

« Après huit ans de guerre, le 18 mars 1962, les accords d’Évian sont signés, la France et le FLN sont en paix, après 130 ans de présence française en Afrique du Nord, l’Algérie devient indépendante. La guerre qui y mena fut jalonnée d’attentats du FLN aussi bien en Algérie qu’en métropole [elle fut surtout « jalonnée » par des ratissages, des épandages de napalm, l’usage de la torture et des enlèvements et assassinats d’Algériens et de Français indépendantistes, comme le président Macron l’a récemment reconnu],  d’affrontements sanglants avec l’armée française, ainsi que de sabotages de la part des communistes en France [qu’est-ce que c’est que ce délire, jamais rencontré dans les ouvrages d’histoire ? Peut-on avancer toutes les sottises – nous pesons nos mots – dès lors qu’il s’agit de salir une force politique détestée ? Oui, il y eut des « sabotages », mais ils furent le fait de la sinistre OAS, qui sema la terreur chez les Algériens et les Français partisans de la paix], l’armée avait malgré tout réussi à s’imposer, mais sans solution politique et sociale, la situation était restée intenable, le général De Gaulle décida alors d’octroyer son indépendance au territoire [De Gaulle « n’octroya » rien : après une arrivée au pouvoir portée par les partisans de l’Algérie française, et sous la menace d’un raid de parachutistes en mai 1958, il évolua certes vers une position de conciliation, puis vers l’acceptation douloureuse mais raisonnable de l’indépendance. Si l’on veut absolument employer ce verbe, suggérons : “Le peuple algérien s’est octroyé sa propre indépendance“]. Le départ français fut catastrophique, les Algériens pro-français ; les harkis furent persécutés, emprisonnés et massacrés par dizaines de milliers, tandis que le pays resta marqué pendant des décennies par des conflits internes violents ». 

Quelques modestes suggestions aux maîtres de ces lieux

Le site de la Cité de l’Histoire annonce : « Chaque mois, à la Cité de l’Histoire, d’éminents historiens viennent partager leur passion pour le passé lors de conférences sur divers sujets. Accessibles à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’Histoire, elles vous transporteront dans des moments et des destinées inoubliables, chacunes [faute d’orthographe], étant introduites [bis repetita], par Franck Ferrand ». 

Nous suggérons donc à la Cité d’inviter des spécialistes reconnus, dont certains de nos collaborateurs-trices et ami-e-s.

• Pour le panneau sur la prise de la Smalah d’Abd el-Kader : Alain Ruscio, auteur d’une somme qui évoque (en 772 pages !) cette période, La Première Guerre d’Algérie, une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852, (Éditions La Découverte), ouvrage salué par la critique. 

• Pour le panneau sur la prise de Saigon : une femme d’un courage exceptionnel, Mme Tran To Nga, qui a subi durent des années les épandages de l’agent Orange par l’armée américaine et qui en garde aujourd’hui encore de graves séquelles. Mme Nga est depuis des années en procès contre les firmes qui fabriquaient cette semence de mort.

• Pour la fin de la guerre d’indépendance de l’Algérie, Malika Rahal, autrice d’Algérie 1962. Une histoire populaire (éditions La Découverte, 2022, grand prix du livre d’Histoire de Blois), l’étude la plus aboutie sur ce moment clé des relations franco-algériennes, mais aussi de la décolonisation.

Source : Histoire coloniale et postcoloniale – 01/03/2025 https://histoirecoloniale.net/la-cite-de-lhistoire-de-larche-de-la-defense-une-vision-zemmouriste-de-lhistoire-coloniale-de-la-france/