Les membres du bureau de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis, réunis à Marseille le 29 novembre 2011, dénoncent, avec la plus grande fermeté la multiplication des tentatives de réhabilitation de criminels de la guerre d’Algérie.

Ainsi en est-il au plan national avec des initiatives prises au plus haut au niveau politique :

Remise de la légion d’honneur à Jean François Collin, soldat déserteur et nervi de l’OAS aujourd’hui président de l’ADIMAD, qui s’empressa de dédier sa décoration « à tous les combattants de l’OAS tombés les armes à la main ou fusillés par le plus grand traître de l’histoire de France », comprendre le général De Gaulle ;

Décision prise par le Ministre de la Défense Longuet du transfert aux Invalides des cendres du général Bigeard, ce tortionnaire en chef lors des guerres coloniales ;

Elévation à la dignité de grand croix dans l’ordre de la légion d’honneur d’Hélie Denoix de Saint Marc, putschiste d’avril 1961, récemment décoré par le président de la République Nicolas Sarkosy en personne !

Ainsi en est-il au plan local, comme à Darney dans les Vosges avec les hommages rendus au chef OAS Antoine Argoud, ou récemment à Beziers où le maire UMP, en contradiction avec un arrêt du Conseil d’Etat, refuse de faire enlever du cimetière municipal une stèle érigée à la gloire de quatre tueurs de l’OAS.

 

Prises par ou avec le soutien des plus hautes autorités françaises, ces initiatives s’inscrivent dans une campagne de justification du passé colonial, risette préélectorale adressée aux tenants de la droite extrême, qui ne peut que compromettre tout effort de réconciliation durable entre la France et l’Algérie.

 

Il est regrettable que chaque fois que les relations franco-algériennes évoluent favorablement, et c’était le cas après les déplacements effectués en mai dernier à Alger par messieurs Raffarin et Juppé, des initiatives de cette nature soient prises qui alimentent la méfiance des autorités algériennes sur les intentions et la volonté réelle du gouvernement français et qui déclenchent des polémiques qui nuisent au rapprochement de nos deux peuples.

Les membres de l’ANPNPA demandent que 2012, cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, soit au contraire l’occasion d’actes symboliques et d’initiatives politiques fortes allant dans le sens d’un tel rapprochement et d’une réconciliation active de nos pays.